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Présidentielle 2022 : la proposition d'une primaire de la gauche par Anne Hidalgo ne fait pas l'unanimité

La maire de Paris et candidate socialiste à la présidentielle espère que le scrutin pourra s'organiser en janvier avec tous les candidats de gauche, ce qui n'est pas au goût de tout le monde.

Article rédigé par franceinfo
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La maire de Paris, Anne Hidalgo, participe à la 11e convention nationale du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) à Paris, le 14 novembre 2021. (THOMAS SAMSON / AFP)

La candidate socialiste à la présidentielle, Anne Hidalgo, a appelé à l'organisation d'une primaire de la gauche, mercredi 8 décembre sur TF1. "Cette gauche fracturée, qui aujourd’hui désespère nos concitoyens, doit se retrouver et se rassembler pour gouverner", a-t-elle déclaré. Une proposition refusée catégoriquement par les Insoumis et les écologistes alors qu'elle semble bien accueillie au sein du PS.

Eric Coquerel (LFI) : "Anne Hidalgo ne peut pas nous proposer la machine à perdre que le PS a inaugurée en 2016"

"Anne Hidalgo ne peut pas nous proposer la machine à perdre que le PS a inaugurée en 2016", a déclaré sur franceinfo Eric Coquerel, député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis. Cette proposition de primaire "n'est pas nouvelle" a expliqué Eric Coquerel, qui remarque que tous les candidats l'ont déjà refusée. "La présidentielle, ce n'est pas des têtes de gondole, c'est des programmes et des projets pour gouverner le pays, s'il y a plusieurs candidatures, c'est qu'il y a plusieurs projets, comme c'est le cas à droite", a noté le soutien de Jean-Luc Mélenchon.

Il craint que cette idée de primaire ne tourne à "un entre-soi qui ne permettra pas de gagner." Le député estime que les divergences "ne sont pas minces", notamment sur l'Europe ou la question écologique, et il ne pense pas que "ce soit réductible dans une seule candidature", insistant sur le fait que Jean-Luc Mélenchon est le seul à avoir un programme détaillé. "Mais si le Parti socialiste souhaite nous soutenir, il n'y a pas de souci", a-t-il conclu ironiquement.

François Hollande : "Une candidature d'union n'a de sens que s'il y a un programme commun"

"Une candidature d'union n'a de sens que s'il y a un programme commun", a réagi mercredi sur franceinfo télé canal 27 François Hollande. Cette candidature n'a du sens que "si tous les candidats qui se désistent pour la personnalité qui pourrait les réunir, partagent les mêmes propositions, les mêmes conceptions", souligne l'ancien président. Selon lui, "on sait que ce n'est pas le cas."

"Si cela devait être le cas, cela aurait dû être préparé depuis très longtemps, cela ne s'improvise pas."

François Hollande

à franceinfo

François Hollande ne croit pas "qu'il sera possible d'avoir une candidature unique de toute la gauche". Il estime d'ailleurs que Jean-Luc Mélenchon ne voudra pas "se mettre dans ce processus". Pour l'ancien président socialiste, "c'est aux électeurs et aux électrices de faire l'union. C'est eux qui vont réaliser, par leur vote, le rassemblement autour d'une candidature qui pourra, elle, avoir la force d'être au second tour et de gagner l'élection présidentielle."

Arnaud Montebourg : "Je me réjouis de cette proposition d'Anne Hidalgo, ça bouge enfin"

"Je me réjouis de cette proposition d'Anne Hidalgo, ça bouge enfin", a déclaré sur franceinfo télé canal 27 Arnaud Montebourg. Plus tôt dans la journée, il avait écrit une lettre pour offrir sa candidature à un rassemblement de la gauche.

"On était tous dans le formol, aucune voix de la gauche ne perce le mur du son et dans la fureur qu'installe l'extrême droite, nous avons un brouhaha confus, donc je me réjouis", a-t-il lancé avec enthousiasme, reconnaissant que la primaire présente "des avantages et des inconvénients."

"Ce qui m'intéresse, c'est de construire un projet en commun, gouverner, c'est bâtir, ce n'est pas afficher des slogans ou répéter des antiennes."

Arnaud Montebourg

à franceinfo

"Chacun apporte ses projets, il peut y avoir des divergences mais il y aura des convergences", selon lui, mettant en avant l'exemple allemand où le contrat de coalition a été "âprement négocié avec d'importantes concessions (...) Le moment est venu d'abandonner les 'moi, je'", a-t-il lancé, dénonçant le péril politique dans lequel se trouve selon lui le pays, avec "l'extrême droite aux portes du pouvoir." Il espère que cette idée trouvera un écho auprès des autres candidats à gauche, car "une primaire entre Anne Hidalgo et [lui] n'aurait aucun sens."

Mathieu Klein, maire PS de Nancy : "Anne Hidalgo a fait une proposition forte"

"Anne Hidalgo a fait une proposition forte, de responsabilité, celle d'offrir à travers un débat public la possibilité aux citoyens de choisir. À nous de nous mettre en position de l'emporter", a réagi Mathieu Klein, maire PS de Nancy. "Les électeurs ne nous pardonneraient pas de ne pas nous donner tous les moyens de mettre la gauche en situation de passer le premier tour, d'être présents au second tour et de l'emporter, a-t-il poursuivi. Il y a une attente très forte. Il faut retrouver un chemin d'espoir et je crois que la proposition d'Anne Hidalgo le permet."

"Attention aux excès d'arrogance", prévient Mathieu Klein après la déclaration d'Eric Coquerel qui a estimé sur franceinfo qu'"Anne Hidalgo ne peut pas nous proposer la machine à perdre que le PS a inaugurée en 2016."

David Cormand (EELV) : "Cette proposition semble inspirée par le désespoir plutôt que par une dynamique" 

David Cormand, député européen écologiste, co-président de la délégation des écologistes aux parlements européens, est "dubitatif" par la proposition d'Anne Hidalgo, qui "semble inspirée par le désespoir plutôt que par une dynamique. Je suis un peu sidéré. Anne Hidalgo, dont la campagne a du mal à exister, s'en remet à ce qui ressemble plus à un coup tactique qu'autre chose."

"Ce n'est pas une bonne méthode. Nous sommes dans un moment de grande confusion. Cette annonce un peu improvisée c'est aussi l'expression de l'incapacité de porter une alternative face aux droites."

David Cormand, eurodéputé écologiste

à franceinfo

"Il n'a échappé à personne que ce qu'on appelait la gauche est faible dans ce pays, a-t-il poursuivi. Elle est faible parce qu'elle a déçu, parce qu'elle a parfois trahi et qu'elle n'offre plus de perspectives positives. Il est temps de relever le drapeau de l'alternative, de l'humanisme, des valeurs progressistes et il appartient aux écologistes de relever ce drapeau. C'est l'objectif que nous nous fixons."

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