Cet article date de plus d'un an.

"Homme libre et loyal", Edouard Philippe fait sa rentrée politique avec l'idée de "faire valoir sa différence"

L'ancien Premier ministre, personnalité politique préférée des Français, doit prononcer son discours de rentrée attendu en clôture des journées parlementaires du groupe "Horizons", vendredi soir. 

Article rédigé par franceinfo - Paul Barcelonne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Édouard Philippe, le 8 juin 2022 à Nîmes (Gard). (MIKAEL ANISSET / MAXPPP)

 Au coeur de l'été, sa barbe est devenue complètement blanche. Certains y verront un signe de sagesse, d'autres un signe de sa discrétion. Édouard Philippe effectue sa rentrée politique à l'occasion des journées parlementaires de son parti Horizons, vendredi 16 septembre à Fontainebleau, quelques instants avant la Première ministre Elisabeth Borne. 

>> Le "risque Obama" ou l'obsession d'Emmanuel Macron sur la trace qu’il laissera dans l'Histoire

Une rentrée politique attendue, tant Édouard Philippe se fait discret dans les médias, lui qui ne s'est plus exprimé publiquement depuis fin juin, au surlendemain des législatives. Objectif : trouver un espace au centre droit entre Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron, et Les Républicains (LR), qui ont refusé toute coalition. "Pas besoin de faire de la chaîne d'info 24 heures sur 24", sourit son ami, le maire de Saint-Germain-en-Laye, Arnaud Péricard. "Édouard Philippe est toujours présent dans le débat public. C'est un homme libre, indépendant, de convictions, cohérent et loyal. Mais c'est aussi un homme, dans sa liberté de penser qui est la sienne, qui fait valoir sa différence", précise-t-il.

La réforme des retraites au coeur des tensions

Dernier exemple en date : Édouard Philippe n'était pas présent au lancement du conseil national de la refondation, début septembre. Il a également refusé la fusion de son parti Horizons, avec celui d'Emmanuel Macron, Renaissance. "Nous n'avons pas vocation à être tous les mêmes, nous avons une identité politique qui diverge parfois, se défend le président du groupe Horizons à l'Assemblée nationale, Laurent Marcangeli. Nous venons pour la plupart de la famille de la droite et du centre. Nous avons également un attachement aux territoires qui est un peu plus fort, sans dire que les autres ont tort. Nous avons un certain nombre d'idées à faire valoir sur l'état des finances de notre pays, le système des retraites... Tout un tas de sujets sur lesquels nous ne manquerons pas de nous positionner."

La réforme des retraites est d'ailleurs le cheval de bataille d'Édouard Philippe, agacé en coulisses de la volonté d'Emmanuel Macron d'aller vite, trop vite, quitte à en passer par un simple amendement au budget de la sécurité sociale. Voilà qui ne va pas arranger les fraîches relations entre le chef de l'Etat et son ancien Premier ministre. En privé, Emmanuel Macron juge d'ailleurs que la guerre de successions qui se dessine dans son dos n'est que de "la musique d'ambiance". "Le sujet d'Édouard Philippe, c'est de réussir à exister, en étant seulement maire du Havre", décrypte un conseiller, un brin moqueur.

Dans l'ombre, il continue pourtant de structurer son parti Horizons, qui fêtera début octobre son 1er anniversaire avec 500 comités de soutiens partout en France. Un parti censé devenir un navire amiral pour la prochaine présidentielle.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.