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"Cinq ans encore, ça va être long..." : à Toulouse, des déçus des résultats de la présidentielle aspirent à un troisième tour dans la rue

Après l'annonce de la victoire d'Emmanuel Macron,  un cortège a réuni environ 300 personnes dans le centre-ville de Toulouse. Les uns aspirent à un troisième tour social dans la rue, quand d'autres ont déjà en tête les législatives. Le calme est rapidement revenu.

Article rédigé par Hugo Charpentier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un cortège à Toulouse, dimanche 24 avril 2022, après l'annonce des résultats de la présidentielle.  (ADEL BELOUMRI / RADIO FRANCE)

En tête de cortège, dimanche soir, une grand banderole prend la largeur de la route : "Ni Le Pen, ni Macron" inscrit en grandes lettres noires sur fond blanc. À Toulouse, après l'annonce du résultat du second tour de l'élection présidentielle, qui a reconduit Emmanuel Macron à la présidence de la République pour cinq ans, un rassemblement spontané a réuni quelque 300 personnes dans le centre-ville. Si des feux de poubelles ont été signalés, le calme est revenu après que les CRS ont utilisé du gaz lacrymogène contre les manifestants.

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Ni Macron, ni Le Pen : voilà qui résume parfaitement l'état d'esprit de Christiane. "Je ne voulais ni Macron, ni l'autre, martèle-t-elle. De toute façon, je ne suis pas allée voter. Et franchement, je suis déçue de ces élections, surtout qu'on n'ait pas eu d'autres candidats. Comme Mélenchon !"

Mélenchon omniprésent dans le cortège

Jean-Luc Mélenchon est absent du second tour, mais il est omniprésent dans ce cortège. Le leader des Insoumis est largement plébiscité au premier tour par ces Toulousains, souvent jeunes, comme Carmen, une étudiante de 22 ans. "Je suis totalement dépitée, explique-t-elle. Peut-être un peu soulagée quand même que ce ne  soit pas Le Pen. Je suis contente d'être là ce soir quand même avec d'autres personnes : ça rassure qu'on soit plusieurs à vouloir se mobiliser et à continuer."

"Mais je pense que cinq ans encore, ça va être long. Cela va être encore beaucoup de violences policières, beaucoup de casse des acquis sociaux."

Carmen, 22 ans

à franceinfo

"Je suis jeune et j'ai très peur des cinq ans à venir pour mon insertion sur le marché du travail, pour les logements, soupire Carmen. Il va falloir continuer à se mobiliser, à sortir dans la rue, continuer à faire groupe..."

Un troisième tour dans la rue ?

Beaucoup espèrent un troisième tour social dans la rue quand d'autres pensent déjà aux élections législatives : "J'espère juste qu'aux législatives on va avoir un poids suffisant et peut-être une cohabitation, explique cette jeune femme. Ce serait incroyable parce que si c'est lui encore pendant cinq ans, qui fait sa même politique, ce n'est pas possible..." "J'espère qu'il y aura un contre-pouvoir qui permette d'avoir un dialogue, aspire une autre, et de prendre en compte une partie de la population qui ne se reconnaît ni dans l'extrême droite, ni dans cette politique libérale et méprisante pour les gens."

Et pour cela, il va falloir mener campagne. Certains de ces jeunes qui votaient pour la toute première fois de leur vie envisagent sérieusement de passer un cap en devenant de véritables militants.

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