Chirac ou l'art de la petite phrase
De bons mots en phrases acerbes, Jacques Chirac, c’était aussi des moments forts de la télévision française.
“Abracadabrantesque”, “Presque un délit de sale gueule” : Jacques Chirac, en campagne comme à l’Elysée, n’était pas le dernier à user de la petite phrase. Comme lorsqu’il répond, avec le sourire, et non sans humour, à un Michel Field assez offensif dans la critique de son livre : “Réfléchissez deux minutes, c’est pas excessif”, glissa l’homme politique, à la fois rigolard et moqueur. Plus dur, avant l’élection présidentielle de 1995, alors qu’il est à la lutte avec Edouard Balladur dans les sondages, Arlette Chabot lui demande s’il compote de retirer de la campagne au profit de son “ami de 30 ans” : “Vous parlez sérieusement ou vous faites de l’humour ? Soyons sérieux, je vous en prie”, répond, le regard noir, le futur président de la République.
“Je décide et il exécute”
Beaucoup moins habile et bien plus critiquable, cette saillie verbale à l’encontre de l’immigration, lors d’un congrès du RPR : “Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, eh bien le travailleur français sur le palier, il devient fou!”. Mais Chirac c’était aussi des recadrages, disons directs, de ses rivaux. Comme lorsqu’il tance Laurent Fabius, Premier ministre, d’un brutal “Soyez gentil de me laisser parler, de cesser d’intervenir incessamment comme le roquet”, ou quand il remet en place Nicolas Sarkozy, alors son ministre : "je décide et il exécute”.
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