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Présidentielle 2022 : "Baisser les bras, je ne connais pas", assure Christiane Taubira, très loin de réunir les 500 parrainages d'élus

La gagnante de la Primaire populaire a rendu visite au personnel de la maison des femmes du centre hospitalier de Saint-Denis, une structure qui accueille des victimes de violences. Franceinfo était le seul média convié.

Article rédigé par franceinfo - Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Christiane Taubira au centre hospitalier de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), mercredi 16 février 2022. (VICTORIA KOUSSA / RADIO FRANCE)

À bord d'un bateau dont la coque prend l'eau, Christiane Taubira, fraîchement lâchée par le Parti radical de gauche tente de rester à la surface, mercredi 16 février. La gagnante de la Primaire populaire distribue des "Bonjour" au personnel de la maison des femmes du centre hospitalier de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une structure qui accueille des patientes en détresse. La candidate à la présidentielle, joue sa dernière carte, celle d'une candidature citoyenne loin des partis mais proche des gens.

"Il faut qu'on bouscule sérieusement"

Mais lors de cette visite, à laquelle franceinfo est le seul média convié, Christiane Taubira n'échappe pas au sujet qui fâche. "Vous n'allez peut-être pas revenir si ça se trouve, alors autant en profiter !", lui lance une aide-soignante qui évoque avec humour la possible fin prématurée de sa campagne. L'ex ministre de la Justice ne comptabilise que 73 parrainages, bien loin des 500 requis pour participer au premier tour. Le collectif Taubira 2022, qui dénonce une confiscation des signatures d'élus par EELV et le Parti socialiste, appelle à un rassemblement mercredi soir devant le Conseil constitutionnel.

À l'aise, sans son manteau, la candidate écoute une médecin évoquer "les victimes d'excision, les victimes d'inceste, les victimes de violences sexistes et sexuelles, les victimes de violences conjugales". "On sait ce qu'il faut faire, on sait combien ça coûte", réagit Christiane Taubira. La conversation se poursuit sur les économies qui pourraient être réalisées en "frais de justice, de police, de soins", grâce à une meilleure prévention de ces violences faites aux femmes. "Il faut qu'on pousse, il faut qu'on bouscule sérieusement", ajoute l'ex garde des sceaux. 

Rendre hommage à celles et ceux qui "ont tenu bon"

Christiane Taubira ne dit pas "je" mais "on", ne fait pas de promesses. S'avoue-t-elle vaincue ? "Vous voulez gâcher mon plaisir mais vous n'y arriverez pas, je continue", nous répond-elle dans un sourire. Ses adversaires à gauche la voient déjà abandonner. "Baisser les bras, je ne connais pas, ni en politique ni dans ma vie individuelle", assure-t-elle. À écouter la candidate, ce n'est pas pour elle qu'elle tient bon : "C'est une façon de rendre hommage à celles et ceux qui pendant ces cinq années de maltraitance sociale, ont tenu bon, ont gardé la tête haute et se sont battus. Le moindre des respects que je leur dois c'est de me battre jusqu'au bout moi aussi."

Pour le moral, Christiane taubira s'accroche aux accolades sur le terrain, aux selfies, aux encouragements aussi. "Bientôt à l'Élysée", lui glisse une soignante. Il faudra d'abord passer l'étape du 4 mars, date limite de dépôt des parrainages. Des signatures que son équipe va chercher "avec les dents" en poursuivant cette campagne avec des bouts de ficelle. Des déplacements, réunions publiques à moindres frais et une grande action militante prévue ce week-end.

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