Résultats des municipales 2020 à Béziers : sans surprise, Robert Ménard réélu dès le premier tour avec 68,74% des voix
En 2014, Robert Ménard avait remporté la mairie de Béziers au deuxième tour avec 46,98 % des voix, dans une triangulaire qui l’avait opposé à la droite et la gauche.
Une victoire nette. Robert Ménard a été réélu au premier tour des municipales à Béziers (Hérault) avec 68,74% des voix pour sa liste "Choisir Béziers", dimanche 15 mars. Le maire sortant élu en 2014 avec le soutien du Front national (devenu Rassemblement national) devance de 31 points Pascal Resplandy (11,53%) et sa liste divers-centre. Nicolas Cossange, tête de liste Parti socialiste/Parti communiste/Parti radical de gauche figure en troisième position avec 6,11% des voix. L'abstention est toutefois très élevée : 56,02% des électeurs ne sont pas allés voter.
Ce résultat présente peu de surprise. Un sondage Ifop-Fiducial pour Midi Libre publié le 4 février plaçait Robert Ménard en tête dès le premier tour, avec pas moins de 61% d'intentions de vote.
Une opposition éclatée
En position d'ultra-favorable, le chantre de "l'union des droites" a "réussi dans une ville où plusieurs atouts existaient déjà", expliquait le politiste Emmanuel Négrier à 20 Minutes en février. Une droite fragmentée et affaiblie par une usure certaine du pouvoir. Une gauche également fragmentée et incapable d’incarner une alternative." Cet éclatement s'est ressenti durant la campagne avec le retrait en janvier du candidat LR Lewis Marchand, pourtant investi par le parti fin novembre.
"On a eu un souci avec notre candidat à Béziers parce qu'il a été pris entre plusieurs feux, entre ceux qui veulent rejoindre le candidat En marche", l'ex-Républicain investi par LREM Pascal Resplandy, "ceux qui partent avec Robert Ménard et ceux qui veulent rester à la maison parce qu'ils en ont marre", a expliqué Arnaud Julien, patron des Républicains dans l'Hérault. Le parti a finalement choisi de le remplacer par Antoine About. Ce dernier avait quitté le parti à l'automne quand il avait su qu'il ne serait pas candidat, mais était revenu une fois la chaise vide, raconte Le Parisien.
Même si le bilan de Robert Ménard est intrinsèquement critiquable, il semble y avoir une sorte d'impasse de la critique de la part d'une opposition enferrée dans ses propres divisions.
Emmanuel Négrier, politisteà l'AFP
Même égarement à gauche, divisée en trois listes : une soutenue par le PS, le PC et le PRG, une autre réunissant EELV et LFI et une troisième liste citoyenne. "Notre liste est avant tout une liste de rassemblement, chose qui n'est pas anodine où nos trois formations politiques n'étaient pas présentes ensemble depuis dix-neuf ans dans notre ville au premier tour", explique Nicolas Cossange, tête de liste PS/PCF/PRG à Midi Libre.
Un premier mandat critiqué
Dans son programme de campagne, Robert Ménard a établi 112 propositions, dont les principales portent sur la sécurité : développement d'un commissariat mixte (regroupant les polices nationale et municipale) dans le quartier de La Devèze, création d'une "unité mobile de proximité" installée chaque jour dans un quartier différent, ou encore doublement du nombre de caméras de surveillance en six ans.
Pour résumer son bilan, le maire sortant assure avoir "redonné sa splendeur" au patrimoine longtemps délaissé du centre historique et revendique la baisse du nombre de commerces fermés. Ses opposants lui reprochent toutefois "la mauvaise image" que l'édile donne selon eux à la ville. Ils pointent les polémiques incessantes sur l'Algérie française, l'immigration, ou l'installation d'une crèche dans la mairie.
Né à Oran (Algérie) et élevé à Béziers, Robert Ménard avait succédé à Raymond Couderc (UDF puis UMP, 1995-2014) dans une ville où "les passerelles entre la droite dite républicaine et la droite extrême sont très anciennes", reprend Emmanuel Négrier, politiste au CNRS.
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