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Municipales : un troisième candidat FN écarté pour dérapages

Joris Hanser, 20 ans, devrait se présenter à Rixheim (Haut-Rhin). Il a annoncé son éviction mardi sur sa page Facebook, après des propos outranciers sur les réseaux sociaux. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La présidente du Front national, Marine Le Pen, au Parlement européen de Strasbourg (Bas-Rhin), le 23 octobre 2013.  (VINCENT KESSLER / REUTERS)

Il a lui-même annoncé son éviction sur Facebook. Joris Hanser, un jeune candidat du FN aux municipales à Rixheim (Haut-Rhin) a été écarté par son parti, mardi 4 novembre, après avoir dérapé à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux.

C'est au moins la troisième fois que le parti de Marine Le Pen, en quête de respectabilité, doit déjuger l'une de ses têtes de liste en raison de propos jugés outranciers. 

Joris Hanser, 20 ans, se lâche sur les réseaux sociaux 

"A Brignoles, ce matin, die Ausweise (papiers d'identité) étaient à retirer en sous-préfecture". Joris Hanser poste ce tweet au lendemain de la victoire, le 13 octobre, d'un candidat du Front national à la cantonale partielle organisée dans le Var. La formule, considérée comme une référence à l'occupation allemande, est censée être humoristique. Mais elle n'échappe pas à la direction du FN. 

Et pour cause. Le jeune homme, petit-fils d'un ancien maire de Rixheim, 13 000 habitants, s'était déjà fait remarquer sur les réseaux sociaux. Il y soutient le président syrien Bachar Al-Assad ou l'ancien dirigeant des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, actuellement jugé par le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Il affirme également sur Facebook que la colonisation a été "une chance" pour l'Algérie.

En 2011, il insulte le procureur de Mulhouse après une condamnation infligée au responsable régional du Front national pour des propos publiés sur un site internet.

"J'ai reçu, fin octobre, une lettre me disant que j'étais démis de ma tête de liste", explique-t-il mercredi à l'agence Reuters. "Sur le coup, j'étais dégoûté mais je n'en veux pas au Front national. Je vais continuer à militer pour eux, ajoute-t-il auprès de l'AFP. Cela me servira de leçon, il y a des choses qu'on ne peut pas dire quand on est candidat."

Anne-Sophie Leclere compare Christiane Taubira à un singe

Mi-octobre, c'est Anne-Sophie Leclere, tête de liste FN à Rethel (Ardennes) qui est suspendue par le parti. La veille, elle compare la ministre de la Justice Christine Taubira à un singe dans l'émission "Envoyé spécial", sur France 2. La jeune femme est en effet interpellée par la journaliste sur un photomontage qu'elle a partagé sur sa page Facebook (retiré depuis) : une photo de la garde des Sceaux est accolée à celle d'un chimpanzé. 

La candidate, qui a par ailleurs qualifié la garde des Sceaux de "sauvage", reconnaît ensuite des propos "maladroits" mais pas "racistes". Néanmoins, le Défenseur des droits ne veut pas en rester là et écrit au procureur de la République de Paris pour dénoncer une provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence. Une enquête préliminaire est ouverte.

De son côté, le FN, après avoir condamné ces propos et le photomontage, porte plainte contre Christiane Taubira. "On sait bien ce que le FN pense, avait réagi la ministre après l'éviction de la candidate : c'est les Noirs accrochés aux branches des arbres, les Arabes à la mer, les homosexuels dans la Seine, les juifs au four, voilà les pensées profondes de ce parti."

André Kornman propose d'utiliser des chiens d'attaques dans les cités

Tête de liste FN à Strasbourg (Bas-Rhin), André Kornmann se retire début octobre après avoir été critiqué en interne pour son programme. Celui-ci prônait notamment l'usage de "chiens d'attaque" contre les délinquants dans les cités. 

Cet avocat de 50 ans et ancien centriste (il était candidat du MoDem à Strasbourg aux municipales de 2008) proposait également de rétablir les punitions dans les écoles, et de sanctionner les établissements s'y refusant en les privant de rénovation. Parmi les autres idées, figurait aussi celle de déposer les "Roumains mendiants ou en infraction" devant "la résidence du consul de Roumanie" à Strasbourg.

"Certains de ses propos étaient contraires à la ligne qui est proposée par le Front national, qui est en train de devenir un parti de gouvernement", explique alors Christian Cotelle, conseiller régional du FN en Alsace et ancien secrétaire du parti dans le Bas-Rhin.

"J'ai beaucoup de mal à mettre de l'eau dans mon vin", admet André Kornmann. "Un proche collaborateur de Marine Le Pen m'a dit qu'il fallait aseptiser mes propos ou les policer, mais je suis quelqu'un d'entier", ajoute-t-il. Il assure avoir reçu plusieurs messages de soutien. 

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