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Municipales : quand les perdants du deuxième tour veulent un troisième tour au tribunal

Conflits locaux, faibles écarts de voix... Francetv info liste trois exemples de recours déposés : Montreuil, Villeneuve-Saint-Georges et Villers-Cotterêts. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Jean-Pierre Brard sort de l'isoloir, le 16 mars 2008 à Montreuil (Seine-Saint-Denis). (MARTIN BUREAU / AFP)

Après les deux tours des élections municipales, place au troisième tour. Partout en France, de nombreux candidats malheureux ont déposé des recours pour faire annuler l'élection de leurs adversaires.

"Les échéances municipales, peut-être plus que tout autre affrontement politique réglé par les urnes (...) sont (...) l’espace et le temps politiques par excellence, amenant à la saisine et à la vigilance du juge" administratif, explique Slate.fr. Conflits locaux, faibles écarts de voix... Francetv info liste trois exemples de des recours déposés : Montreuil, Villeneuve-Saint-Georges et Villers-Cotterêts. 

A Montreuil, l'ancien maire dénonce le vote de "100 à 120 Roms"

A Montreuil, les élections municipales passées, la guerre des gauches se poursuit. L'ancien maire de cette commune de Seine-Saint-Denis, Jean-Pierre Brard, défait au deuxième tour des élections municipales, a déclaré vendredi 4 mars avoir déposé un recours pour annuler le scrutin, contestant notamment le vote d'une centaine de Roms.

"Une quantité importante, 100 à 120 Roms, ont voté sur la base d'adresses qui ne le permettent pas : des sièges d'associations, des bureaux, des terrains ou des logements inhabités", affirme Jean-Pierre Brard, ancien communiste, désormais sans étiquette. Pour la première fois cette année, les citoyens roumains et bulgares pouvaient voter aux élections municipales, en leur qualité de citoyens européens.

L'ancien édile de Montreuil entre 1984 et 2008 espérait bien revenir aux affaires. Il a toutefois été distancé d'un peu moins de 500 voix par Patrice Bessac (Front de gauche), élu à l'issue du deuxième tour avec 36,8% des voix, grâce au soutien des candidats Razzy Hammadi(PS) et Ibrahim Dufriche-Soilihi (EELV). Dans son recours déposé au tribunal administratif de Montreuil et consulté par l'AFP, Jean-Pierre Brard soulève une série d'"irrégularités" concernant notamment l'intitulé de certains bulletins de vote. Il accuse également des associations locales de "manipulation" et d'avoir utilisé de "fausses adresses" pour aider des Roms originaires de Roumanie à participer au scrutin.

"La défaite est amère" pour l'équipe Brard, mais "tout est parfaitement légal", se défend Colette Lepage, présidente de l'association Ecodrom, qui œuvre pour l'insertion des Roms par l'agriculture urbaine, et qui est mise en cause elle-aussi par l'ancien maire. 

A Villeneuve-Saint-Georges, le candidat droite-FN fustige les "intimidations"

Le candidat de la liste droite-FN à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), Philippe Gaudin, a indiqué avoir déposé vendredi un recours devant la justice pour faire annuler le second tour des élections municipales, remporté de justesse par le maire PCF sortant.

Philippe Gaudin, dont la liste DVD avait fusionné durant l'entre-deux tours avec celle du candidat Front national, a été battu, dimanche 30 mars, de 30 voix seulement par Sylvie Altman, candidate communiste à la tête d'une liste d'union de la gauche. Philippe Gaudin soupçonne des "irrégularités" et conteste des "propos diffamatoires" et "non-conformes" lors de la campagne de son adversaire. Le soir des résultats, le candidat droite-FN avait dénoncé une "campagne d'intimidation".

A Villers-Cotterêts, des électeurs estiment que le maire FN n'était pas éligible

Un recours a également été déposé vendredi contre la liste du FN qui s'est imposée dimanche aux élections municipales à Villers-Cotterêts (Aisne), deux électeurs estimant que Franck Briffaut, élu dimanche, n'était pas éligible.

"Alors qu'il réside sur le territoire d'une commune limitrophe (Haramont), Franck Briffaut se maintient sur les listes électorales de la commune de Villers-Cotterêts, où il résidait auparavant, à la faveur d'une manœuvre. L'intéressé a en effet déclaré en mairie une fausse domiciliation chez ses beaux-parents et a produit à l'appui de ce mensonge un bail manifestement fictif. N'étant pas inscrit au rôle des contributions locales et ne payant aucun impôt sur la commune, (il) ne pouvait légalement se porter candidat", précise l'avocat de ces deux électeurs à l'AFP. "Le domicile qu'il a déclaré est un domicile fictif", ajoute l'avocat.

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