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Municipales : le Front de Gauche est-il au bord de l'implosion ?

Alors que le Parti de Gauche tient ce week-end sa convention pour adopter le programme des élections municipales et européennes, francetv info revient sur les bisbilles internes à la gauche de la gauche.

Article rédigé par franceinfo
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Le co-président du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon (G) et le secrétaire général du parti communiste Pierre Laurent le 18 septembre 2012 à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).  (REVELLI-BEAUMONT / SIPA)

Ça secoue encore à la gauche de la gauche. Le Parti de Gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon tient, samedi 12 octobre et dimanche 13, sa convention pour adopter le programme des élections municipales et européennes de 2014 à Clermont-Ferrand. Au cœur des débats : l'épineuse question de la stratégie à adopter vis-à-vis du PS au premier tour. Un sujet qui fâche avec le Parti communiste (PCF), son allié au sein de Front de gauche. Au point de provoquer la scission ? Décryptage. 

Oui, ça coince surtout à Paris 

Dernier rebondissement, mercredi 9 octobre, du conseil départemental du PCF de Paris : il se prononce à 67% en faveur d'une liste d'union avec les socialistes et leur candidate Anne Hidalgo. Même si les militants doivent trancher définitivement les 17, 18 et 19 octobre, le Parti de Gauche monte immédiatement au créneau. 

"Solennellement, nous prévenons : l'avenir du Front de gauche est en cause", avertit le parti. Et d'asséner : "Rendre le Front de gauche invisible à Paris est une volte-face incompréhensible. (...) Les femmes et les hommes du Parti de gauche ne sont pas des partenaires qu'on prend ou qu'on rejette au gré de besoins tactiques."

De son côté le PCF se défend. "Nous avons obtenu du Parti socialiste des avancées concrètes", avance le chef de file des communistes parisiens, Ian Brossat, interviewé par Le Monde (lien abonnés). Et le quotidien de préciser que les communistes ont décroché au PS un nombre satisfaisant de sièges : 13 conseillers de Paris – ils en avaient demandé 15 –, et 32 conseillers d'arrondissement en cas de victoire.

Oui, la question du positionnement par rapport au PS l'empoisonne depuis longtemps 

Mais le débat n'est pas nouveau. D'un côté, le Parti communiste français, qui dispose d'un réseau important d'élus locaux, essentiellement grâce à ses alliances avec le Parti socialiste. Mais dont le secrétaire national Pierre Laurent est discret, voire inconnu du grand public. De l'autre, le Parti de Gauche, qui n'a que peu d'élus mais le remuant et médiatique Jean-Luc Mélenchon comme figure de proue. 

Alors que pour le premier, l'alliance avec le PS est une question de survie, le second a fait de son opposition au gouvernement une de ses lignes directrices pour capter l'électorat populaire déçu.  Et ces derniers de réaffirmer sans cesse leur "indépendance vis-à-vis de tous ceux qui soutiennent les politiques austéritaires du gouvernement". Quitte à étudier la question des alliances avec des écologistes contre le PCF, selon Europe 1.

Du coup, les deux leaders se boudent. Selon France info, Jean-Luc Mélenchon ne se rend plus à la réunion de coordination du Front de gauche qui a lieu tous les lundis au siège du PCF. Et Pierre Laurent préfère aller à l'université de rentrée de Maintenant la gauche, à savoir l'aile gauche du PS et non à la convention du PG.

Non, les deux partis ont besoin l'un de l'autre

C'est justement ce qui maintient l'union du PG et du PCF tant bien que mal. Le Parti communiste reste au Front de gauche pour la dynamique électorale, qu'ils ont perdu depuis longtemps, explique France info, "quant au Parti de gauche, il reste parce que sans l'appareil communiste, il ne serait rien." "Jean-Luc Mélenchon se sent un peu freelance"abonde le politologue Daniel Boy interrogé en mars par francetv info : "Mais en France, on ne peut pas être un desperado tout seul, on ne peut pas être élu sans parti."

"Nous irons à la bataille ensemble dans un très grand nombre de communes", promet Pierre Laurent dans une interview au Parisien. Cela devrait notamment être le cas à Marseille, où la ville est tenue par l'UMP Jean-Claude Gaudin. Et le chef de file des communistes d'appeler à la raison: "Nous avons besoin du Front de gauche pour aujourd’hui et pour l’avenir. Alors arrêtons de dramatiser."

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