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Le PS victime d'une hémorragie électorale depuis juin 2012

Article rédigé par Thomas Baïetto, Michaël Dalbosco
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le pupitre d'un meeting d'Edouard Martin, candidat socialiste aux européennes, le 25 janvier 2014 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). (MAXPPP)

Selon nos calculs, le Parti socialiste a perdu 38,4% des mandats qu'il a remis en jeu depuis deux ans. Des batailles électorales fatales à de nombreux élus de gauche minés par l'impopularité de François Hollande et de son gouvernement.

Législatives partielles, municipales, européennes... Elections après élections, le PS perd des plumes depuis sa victoire à la présidentielle et aux législatives de 2012. Selon nos calculs, le parti de François Hollande a perdu 38,4% des sièges de maires, de députés ou d'eurodéputés qu'il a remis en jeu depuis le 17 juin 2012, passant ainsi de 929 élus à 572. Une perte politique, mais également économique puisque chaque élu reverse entre 5 et 10% de son indemnité au parti, comme l'explique Le Figaro.fr

Ce chiffre ne tient donc pas compte des 1 475 conseillers généraux socialistes (élus en 2008 et 2011), ni des 129 sénateurs du groupe PS, ou des députés qui n'ont pas eu à affronter de législatives partielles.

Voici le détail de notre calcul.

1 La saignée des municipales (- 349 élus)

Le chiffre. Triomphant aux municipales de 2008, le PS a perdu énormément de terrain six ans plus tard lors des municipales de mars. Dans les urnes, les maires socialistes n'ont pas résisté à l'impopularité du gouvernement : 470 villes ont été perdues, contre seulement 121 conquises.

Notre calcul. Il est basé uniquement sur les villes de plus de 3 500 habitants et plus, et ne prend en compte que les maires, en évacuant leurs adjoints. En effet, de 2008 à 2014, les communes qui comptent entre 1 000 et 3 500 habitants n'avaient pas d'étiquette politique dans les fichiers du ministère de l'Intérieur, en raison du mode de scrutin.

Nous avons comptabilisé toutes les villes étiquetées LSOC (socialiste) et LUG (Union de la gauche, c'est-à-dire investie par le PS et un autre parti de gauche) en 2008 qui ont basculé en 2014 vers une autre étiquette. Ce chiffre comprend donc aussi des changements vers d'autres partis de gauche (Les Verts, le Front de gauche) ou vers des listes divers-gauche (investies par aucun parti).

2 L'effritement de la majorité à l'Assemblée (- 7)

Le chiffre. Elections annulées, démission à la suite d'affaires, départ du groupe... Depuis juin 2012, le groupe socialiste, républicain et citoyen (SRC) a perdu 7 membres et n'est pas loin de voir sa majorité absolue (fixée à 289 députés) s'envoler. Quatre sièges ont été repris par la droite lors de législatives partielles, comme en Amérique du nord ou à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) après la démission de Jérôme Cahuzac.

Un autre a été récupéré par Cécile Duflot, qui a pris la place de sa suppléante socialiste après sa démission du gouvernement. En deux ans, une poignée de députés, comme l'élu charentais Jérôme Lambert, ont par ailleurs décidé de quitter le groupe. Le PS peut cependant remercier le député de Wallis-et-Futuna. Soutenu par l'UMP pendant la campagne, Napole Polutélé a préféré rejoindre le groupe SRC comme membre apparenté.

Notre calcul. En juin 2012, il y avait 297 députés au sein du groupe, en comptant le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, et les membres apparentés. Il n'y en a plus que 290 aujourd'hui, selon le décompte officiel du Palais Bourbon.

3 L'échec relatif des Européennes (- 1)

Malgré sa lourde défaite (14,7%) de dimanche, le PS, qui avait déjà raté la marche en 2009 (16,5%), ne perd qu'un seul élu au Parlement européen. Son contingent passe de 14 à 13 eurodéputés.

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