"La France insoumise a eu une chute de tension aux européennes mais elle est bien là", affirme Eric Coquerel
Le député Éric Coquerel a expliqué, dimanche sur franceinfo, comment La Franc einsoumise tire les leçons des élections européennes et prépare les municipales de 2020.
Les Insoumis se réunissent tout le week-end en "assemblée représentative" à Paris pour se mettre en ordre de bataille pour les municipales. Samedi 22 juin, Adrien Quatennens est devenu le nouveau "coordinateur" de La France insoumise prenant ainsi le statut officieux de numéro deux du mouvement d'extrême gauche, derrière Jean-Luc Mélenchon. Le député La France insoumise Éric Coquerel était l'invité de franceinfo, dimanche matin.
franceinfo : Après votre score décevant de 6,31% aux élections européennes, quelles décisions avez-vous prises ?
Éric Coquerel : On est en train de mieux organiser La France insoumise. Au départ, La France insoumise était une campagne électorale et c'est devenu un mouvement. D'ailleurs, ça reste un mouvement, non pas un parti. Il y a une différence. On avait déjà commencé ce bilan dès le lendemain des européennes. On a poursuivi [samedi] de manière plus amplifiée. En gros, on se met tous autour d'une table, on discute, après ça vient en assemblée plénière. Des modifications substantielles ont été faites. Peut-être que ça ne va pas faire plaisir à nos adversaires, mais on a discuté dans un esprit constructif et surtout fraternel. Ça montre qu'on a eu une chute de tension aux européennes, mais on est bien là.
Plusieurs élus et figures du mouvement ont quitté LFI, dénonçant un manque de démocratie et de verticalité. Est-ce que cela sera bientôt de l'histoire ancienne ?
J'espère. En tous cas, les choses qu'on a mises en place doivent y répondre. Comme c'est une nouvelle forme en politique, on avance en marchant, on construit en marchant. Là, par exemple, on se donne le temps. On a mis en place un certain nombre de structures, de cadres. On se revoit en novembre lors d'une assemblée représentative et un peu plus tard pour une convention. L'objectif sera de voir si tout cela a produit les effets que nous espérons. Il s'agit d'avoir une plus grande implication du mouvement avec ceux qui sont sur le terrain, par l'action, et qu'ils s'aperçoivent qu'ils sont aussi décideurs, qu'ils sont aussi acteurs. On fera le bilan au fur et à mesure. Je crois qu'on a mis en place ce qu'il faut pour rebondir. J'espère d'ailleurs que ça fera revenir des gens qui se sont éloignés.
Pourquoi, lors des élections municipales, souhaitez-vous soutenir des mobilisations citoyennes locales plutôt qu'arriver avec des listes insoumises à l'ancienne ?
On a fermé le chapitre de ce qu'on appelle les cartels, ces organisations politiques qui se réunissent autour d'une table et qui décident de la composition des listes avec un programme arrêté. La période est marquée par la nécessité de l'auto-organisation et de l'implication citoyenne. Il faut permettre aux gens de reprendre la parole, de décider pas seulement pendant une campagne, mais après, une fois que vous avez été élu, pour diriger des villes. Tout est basé là-dessus. Ce qu'on souhaite dans les endroits où c'est possible, c'est donner confiance au maximum aux gens. Proposer aux associations, aux collectifs, aux personnalités qu'on connaît de faire une liste ensemble. On se réunit par assemblée dans différents quartiers et ensemble, on fait un programme. Évidemment, La France insoumise a aussi un programme, donc on le met sur la table en discussion. Après, on se débrouille pour que cette liste trouve sa tête de liste. Ce n'est pas être citoyen uniquement pour être citoyen. Il y a le refus de tout ce qui peut être de près ou de loin lié au gouvernement. On ne va pas s'allier avec des gens d'En marche ! On va se garantir aussi de ne pas s'allier avec des gens qui ont délégué des services publics au privé dans les mandats précédents. Il y a comme ça un certain nombre de conditions. On fait un peu la révolution citoyenne dans les municipales.
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