Reportage "On ne lâche jamais prise avec la politique" : les Français embarquent les élections dans leurs valises pour les vacances

Clap de fin pour l'année scolaire, l'heure est aux premiers départs en vacances. Les vacanciers que nous avons rencontré ont du mal à déconnecter, et sont préoccupés par le second tour des élections législatives, dimanche.
Article rédigé par franceinfo
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C'est la fin de l'année scolaire, vendredi 5 juillet, et le coup d'envoi des premiers départs en vacances, à deux jours du second tour des élections législatives anticipées. (THOMAS BANNEYER / DPA)

Vendredi 5 juillet marque la fin de l'année scolaire, le début des grandes vacances d'été… Et des premiers départs, dès ce soir. Les vacances tant attendues sont arrivées pour certains, mais difficile de déconnecter. Cette année, avec la dissolution de l'Assemblée nationale et les élections législatives anticipées, le début d'été est moins léger que d'ordinaire : de nombreux Français ne pensent qu'à l'échéance du scrutin.

Aude a la quarantaine, elle patiente sur le parvis de la gare de Lyon. "J'ai un train dans un quart d'heure". Direction Dijon, où elle rejoint sa famille pour trois semaines. Cette militante du Rassemblement national veut continuer à convaincre, même en vacances. "On va en parler beaucoup, avec tout le monde : les amis, la famille, les voisins qui sont peut-être hésitants. On va essayer de les influencer, peut-être !"

"Le contexte est tendu"

Valise à la main, Cathy s'absente pour deux semaines. "En Ardèche et, après, sur la Côte d'Azur", souligne-t-elle. Sa procuration pour le second tour est faite, mais elle ne part pas l'esprit tranquille pour autant. "On ne lâche jamais prise avec la politique, le contexte est tendu. Bien sûr, qu'il y a une inquiétude parce que le Rassemblement national n'a jamais fait de score aussi haut en France. Avec les amis, on sera devant notre poste de télévision dimanche soir."

Pour Sacha, impossible d'être devant son poste de télévision dimanche à 20h. Le jeune homme de 22 ans arrive tout droit de Marseille, il assistera à un festival tout le week-end. À cause des élections, il a presque failli annuler son billet. "Peut-être que si on avait dû prendre les places avant-hier, on ne les aurait pas prises. Je n’en sais rien, tout dépend des résultats, je vais être fané dimanche soir. D’autant plus que plus lundi soir, on a encore un concert. La haine, quoi. Ça risque de gâcher la fête."

Il suivra en direct les résultats, quitte à gâcher un peu le concert de l'un de ses rappeurs préférés. "Pendant les résultats, il y a un artiste qu'on aime beaucoup, mais ça ne changera rien. Il y a des choses plus importantes que le rap et la musique, renchérit Sacha. C'est vraiment notre avenir, et l'avenir de nos enfants qui se jouera peut-être." Pour son ami Yanis, en revanche, le festival tombe bien : "Ça aidera un peu à faire passer la pilule sur le coup."

Des vacances déconnectées

Trois quais plus loin, Josiane, son mari et ses trois enfants partent pour un périple de vingt jours sur les routes de France. L'occasion pour elle d'avoir des vacances 100% déconnectées. "On part en camping-car, c'est vraiment la liberté, s'enthousiasme-t-elle. Et puis complètement déconnectés, très peu de connexion internet, très peu de téléphone, pour me protéger mentalement." Pas de télévision non plus dans le camping-car. Avec son mari, ils se sont mis d'accord. Interdiction de parler politique pendant toutes les vacances.

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