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Législatives 2022 : échaudés par le score de leur candidat à l'élection présidentielle, des candidats de droite (et de gauche) veulent régionaliser le scrutin

Pour les législatives, la droite normande n'apparaîtra pas sous l'étiquette Les Républicains ou Les Centristes. La stratégie pourrait être identique dans d'autres régions et chez certains socialistes. 

Article rédigé par franceinfo - Jean-Jérôme Bertolus et Audrey Tison
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Hervé Morin, président de la région Normandie et du parti Les Centristes, lors d'un discours à Paris, le 22 janvier 2022. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Comment faire campagne pour les législatives quand on a fait moins de 5% à l'élection présidentielle ? La question se pose à droite chez Les Républicains et les centristes. Dans certaines région, une solution a été trouvée avec une campagne qui va être régionalisée.

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Par exemple en Normandie, inutile de chercher les logos des partis LR, UDI ou Les Centristes. Ils ne figureront pas sur les affiches et tracts des 26 candidats de la droite et du centre dans cette région. Tout juste y aura-t-il la mention "Union de la droite et du centre". Ce qui sera le plus visible c'est la bannière "Normandie conquérante", bannière déjà utilisée par Hervé Morin pour remporter les élections régionales en 2015 puis 2021.

Cette idée de "normandiser" la campagne vient de quelques députés sortants, et a été approuvée par tous les candidats qui vont donc adopter la même charte graphique. Il s'agit de surfer sur la bonne image dont bénéficie le Conseil régional dans le sillage de la réunification des deux Normandie.

Il s'agit aussi de marquer l'ancrage local des élus et candidats, en contraste avec ceux d'En Marche qui "sont déconnectés et n'ont pas fait le job sur le terrain", assure Hervé Morin. Il espère bien que son camp va notamment reconquérir son ancienne circonscription dans l'Eure. La photo du président de région figurera sur certains documents de campagne, selon le bon vouloir des candidats.

Une image des Républicains affaiblie

Cette initiative normande ne semble pas gêner la direction nationale du parti Les Républicains. D'abord parce que les candidats sont libres d'afficher ou pas des logos politiques. Ce ne sera d'ailleurs pas la première fois que le sigle de LR ne sera pas utilisé : il était absent de la plupart des documents pour les législatives de 2017, dans la foulée de la non-élection de François Fillon. Les candidats sont "libres" de régionaliser ou départementaliser leur campagne. "Ils y ont tout intérêt !", concède une source au siège des Républicains. Il est conscient que l'image du parti est affaiblie à l'issue de la contre-performance de Valérie Pécresse.

L'initiative normande pourrait d'ailleurs faire des petits. Dans les Hauts-de-France, le président de région Xavier Bertrand est très sollicité pour se montrer aux côtés des candidats aux législatives, sa photo devrait être utilisée sur certains tracts, mais pas sur les affiches, nous dit-on. Même chose en Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez doit particulièrement s'investir dans cette campagne.

Des socialistes font bande à part

Cette régionalisation va aussi toucher les socialistes. Car des grands élus ont déjà laissé entendre qu'il s'opposerait à tout accord entre le PS et La France insoumise. C'est le cas, par exemple, de la présidente de la région Occitanie Carole Delga,. Elle a présenté vendredi les candidats du PS sur l'ensemble de la région et ils affronteront les sortants de LFI, comme les deux députés d'Ariège Bénédicte Taurine et Michel Larive.

Même situation à Paris où Anne Hidalgo entend présenter ses propres députés. Et Martine Aubry s'interroge. En tout cas, une certitude : cette régionalisation du scrutin, à droite comme à gauche, est une preuve supplémentaire de l'effondrement du système politique tel qu'il existait depuis 1958.

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