Jean-Pierre Chevènement lance un nouveau parti et se défend d'affaiblir le PS : "Il s'est tué tout seul"
L'ancien ministre de gauche Jean-Pierre Chevènement a lancé mercredi un nouveau mouvement politique baptisé Refondation Républicaine, dans l’idée de soutenir Emmanuel Macron.
Jean-Pierre Chevènement avait déjà apporté son soutien à Emmanuel Macron avant la présidentielle, exprimant son espoir que le président sortant puisse "redresser le pays et redonner un sens à la politique" lors d'un second mandat. Mercredi 27 avril, l’ancien ministre de gauche va plus loin. Âgé de 83 ans, il lance Refondation Républicaine, un mouvement politique qui a vocation à soutenir l'action du président et à proposer des idées. L’idée, explique-t-il, est d’"introduire dans la majorité présidentielle l'exigence républicaine. Il faut que nous construisions un pays redressé. Reconquérir son indépendance industrielle, agricole, sanitaire".
Ministre de l'Éducation nationale puis de la Défense sous François Mitterrand, ministre de l'Intérieur du gouvernement de cohabitation de Lionel Jospin dans les années 1990, deux fois candidat à la présidentielle (2002 et 2007), l’octogénaire espère pouvoir présenter une petite dizaine de candidats aux législatives. L'ancien socialiste assure que son mouvement a vocation à attirer des républicains, de gauche comme de droite. Refondation Républicaine, dont le président est Jean-Yves Autexier, fidèle de Jean-Pierre Chevènement, ancien député et sénateur de Paris, entend rejoindre "la bannière commune" aux côtés, notamment, de LREM, du MoDem, d'Horizons et d'Agir.
Une dérive wokiste
À la question de savoir s'il a conscience qu'il pourrait contribuer à finir de tuer son ancien parti, le PS, Jean-Pierre Chevènement répond qu'"il s'est tué tout seul. Je crois qu'il ne faut pas nous prêter ni des desseins ni des exploits que nous n'aurions pas été capables d'accomplir. Le Parti socialiste a malheureusement tourné le dos à sa vocation sociale initiale. Il l'a fait par le canal que vous savez, l'acte unique, la dérégulation dans le cadre européen". Jean-Pierre Chevènement parle aussi d'une dérive wokiste et ne voit pas d'un bon œil les discussions entamées entre le PS et la France insoumise, même s'il salue les efforts de ceux qui tentent de sauver la gauche.
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