Législatives 2024 : avec la dissolution de l'Assemblée, Emmanuel Macron a "plongé le pays dans un moment troublé", reproche Lionel Jospin
Lionel Jospin monte au créneau pour défendre le Nouveau Front populaire, alors que débute la campagne officielle pour les législatives anticipées. "Un soutien au fait que la gauche constitue un môle [une digue] possible de résistance à la menace que représente l'arrivée [à Matignon] d'un parti d'extrême droite", explique l'ancien Premier ministre socialiste lundi 17 juin sur France Inter.
Le Rassemblement national "est un parti dont une série des propositions sont contraires aux principes et aux valeurs de la République et contraires au droit, par ailleurs. Ce parti, s'il était au pouvoir, entrerait en conflit avec ceux qui disent le droit en France, c'est à dire avec la justice indépendante, éventuellement avec le Conseil constitutionnel", assure-t-il.
Du jamais vu depuis Pétain
L'ex-chef de gouvernement ne décolère pas contre la décision d'Emmanuel Macron, le soir des européennes. "La question de l'occupation du pouvoir par l'extrême droite n'aura pas été posée, en France, sans cette invraisemblable dissolution", fulmine-t-il. Une "décision imprévue, improvisée, non réfléchie" qui "a plongé le pays dans un moment troublé et peut-être même dans un moment trouble".
"Pour la première fois dans l'histoire de la République, un parti d'extrême droite pourrait diriger la France", un "danger" pour lui. "Jusque-là, ça n'est arrivé que sous la botte de l'étranger nazi, en 1940, avec le gouvernement du maréchal Pétain". De ce fait "c'est un moment extrêmement sérieux" que nous vivons.
Lionel Jospin se montre clément à propos de la nouvelle alliance de gauche, aux candidats aussi divers que l'anticapitaliste Philippe Poutou et l'ancien président François Hollande. Il trouve "un peu injuste" de critiquer son programme économique, qui prévoit notamment l'annulation de la dernière réforme des retraites. "On a obligé ces partis à trouver un accord en quatre jours", justifie-t-il. Les propositions du Nouveau Front populaire, qui regroupe entre autres La France insoumise, le Parti socialiste, les Écologistes et le Parti communiste français, "seront examinées à la lumière des réalités économiques et de la réalité du pouvoir", s'il accède à Matignon.
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