Législatives 2024 : "Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre", insiste Clémentine Autain

La députée sortante de Seine-Saint-Denis estime que Jean-Luc Mélenchon n'est "pas au centre de ce rassemblement" des gauches.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Clémentine Autain, député sortante de Seine-Saint-Denis et candidate Nouveau Front populaire, invitée de France Inter le 27 juin 2024. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Si le Nouveau Front populaire obtient une majorité à l'issue des élections législatives, "c'est très simple, Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre", insiste jeudi 27 juin sur France Inter Clémentine Autain, députée sortante de Seine-Saint-Denis. À trois jours du premier tour de ces élections anticipées, la candidate du Nouveau Front populaire considère que l'ancien candidat insoumis à l'élection présidentielle n'est "pas au centre de ce rassemblement" des gauches.

Clémentine Autain revient également sur la charge de l'ex-député LFI du Nord Adrien Quatennens adressée à François Ruffin. Mardi, le député Insoumis de la Somme critiquait au micro de TF1 Jean-Luc Mélenchon, le voyant comme un "obstacle à la victoire du Front populaire". Cette déclaration a été vivement critiquée par Adrien Quatennens, proche du leader Insoumis, enjoignant François Ruffin à "rejoindre le RN". Clémentine Autain s'est agacée de cette invective, y voyant un message "à la fois ordurier et pathétique" de la part d'Adrien Quatennens.

Mais la députée sortante de Seine-Saint-Denis ne tient pas à s'attarder sur ces querelles internes à seulement trois jours du premier tour et alors que, selon les sondages, "pour la première fois l'extrême droite pourrait prendre le pouvoir, on n'a plus le temps pour ça", s'agace-t-elle.

Interrogée sur son avenir au sein du mouvement insoumis, celle qui est considérée comme une frondeuse, reconnaît ne pas "pouvoir continuer à La France insoumise comme avant", sans préciser ce que cela pourrait signifier. Elle estime en effet que "ce n'est pas le sujet du moment" et appelle plutôt à l'union derrière la bannière du Nouveau Front populaire. Elle exhorte les électeurs à "ne pas perdre de vue, avec toutes ces polémiques, la réalité de l'enjeu du scrutin" de dimanche. Clémentine Autain reprend une citation de Victor Hugo : "Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles", évoque-t-elle.

"Nous sommes les seuls à pouvoir battre l'extrême droite"

Clémentine Autain estime que "La macronie n'est plus en état de battre l'extrême droite" alors que le Rassemblement national arrive en tête des intentions de vote, selon une enquête Ipsos publié jeudi pour notamment Radio France et France Télévisions. La candidate à sa réélection, sous les couleurs du Nouveau Front populaire, met en avant le rôle de "l'alliance" des gauches pour éviter au RN de prendre le pouvoir. "Nous sommes les seuls à pouvoir battre l'extrême droite", juge-t-elle.

Face à la montée de l'électorat favorable à Jordan Bardella, Clémentine Autain considère que les Français se retrouvent face à un "choix de société", "au pied du mur" : "La question est de savoir si nous aurons un gouvernement de progrès social avec la hausse des salaires et des minimas sociaux ou un gouvernement qui va servir les 10% des plus riches au détriment des 30% les plus pauvres (...) Est-ce qu'on va avoir un gouvernement qui va organiser un choc d'investissements dans la bifurcation écologiste ou est-ce qu'on va avoir un gouvernement dans le déni total sur la question du climat ? Est-ce qu'on va avoir un gouvernement pour ou contre les droits des femmes ? Est-ce qu'on va avoir un gouvernement antiraciste ou raciste ? Est-ce qu'on va avoir un gouvernement qui développe les services publics ou qui les privatisent et ne se donnent pas les moyens de les faire vivre ?", questionne la candidate du Nouveau Front populaire.


Clémentine Autain est candidate à sa réélection dans la 11e circonscription de la Seine-Saint-Denis. Voici les autres candidats

Kahina NÄIT-KACI (Divers droite)
Lucien BELZANE (Extrême gauche)
Renée JOLY (Rassemblement national)
Charlotte SÉCHET (Extrême gauche)
Max MARAN (Les Républicains)
Fayza BASINI (Ensemble)

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