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Elections européennes : "La crise de la droite" n'est pas le "problème" de Jean-Christophe Lagarde

Le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, ne veut pas entendre parler de rassemblement entre la droite et la centre, voulu par le président du Sénat Gérard Larcher.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean-Christophe Lagarde a fait 2,5% lors des élections européennes. (ERIC PIERMONT / AFP)

Jean Christophe Lagarde, président du parti l'UDI, a annoncé sur franceinfo, mardi refuser la "main tendue" de Gérard Larcher. Le président du Sénat a lancé un appel à rassembler la droite et le centre, après l'échec des européennes. La liste Les Républicains est arrivée en 4ème position, avec 8,5% des voix. "La crise de la droite, son problème de leadership, son problème de crise politique, n'est ni mon problème, ni mon sujet ni dans mon agenda", a déclaré Jean-Christophe Lagarde.

franceinfo : Comment vous accueillez cette main tendue de Gérard Larcher ? Cet appel à rassembler la droite et le centre ?

Jean-Christophe Lagarde : La droite traverse une crise qui leur appartient. Il y a deux ans, lorsqu'ils ont choisi cette ligne politique derrière Laurent Wauquiez, celle d'une droite dure, recroquevillée. Je les avais prévenus que cela les isolait du centre, car ils sont désormais très loin des valeurs que portent le centre. J'entends volontiers ce que me dira Gérard Larcher, je suis prêt à le rencontrer lui. Mais la crise de la droite, son problème de leadership, son problème de crise politique, n'est ni mon problème, ni mon sujet, ni dans mon agenda. Je ne participerai pas à cet aréopage de gens qui étaient persuadés la semaine dernière d'avoir raison, après avoir confié l'organe politique à Sens Commun, c’est-à-dire à l'extrême du parti Les Républicains. Je n'ai rien à faire là-dedans. Nous n'avons pas combattu pour notre indépendance, pour notre autonomie, pour nous retrouver liés à une affaire qui ne nous concerne pas. J'ajouterai que s'ils changent de ligne politique, de leadership, on écoutera ce qu'ils ont à dire.

Vous pourriez vous rapprocher d'un parti LR qui serait dirigé par quelqu'un d'autre que Laurent Wauquiez ?

C'est une question de leadership et de ligne politique. Par exemple, ce ne serait pas possible pour nous de travailler avec des gens qui n'ont pas fait le choix entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Il y a, comme Jacques Chirac le disait en son temps, une "ligne rouge", qui aurait dû être tenue qui ne l'a pas été. Et puis il y a la ligne globale, qui est obsédée par l'identité, recroquevillée dans nos frontières nationales, identitaire sur des sujets qui ne le méritent pas ou qui devraient permettre d'apaiser les Français, bref, ça ne nous concerne plus. Hier, il y a eu un bureau politique des Républicains qui a confirmé la ligne politique et le leadership et qui n'a jamais émis le moindre regret sur leurs dérives depuis 2017 et l'entre-deux-tours de la présidentielle.

Face à ce que d'autres ont appelés un "duopole" [Marine Le Pen / Macron], est-ce qu'une alliance n'est pas nécessaire pour d'avantage peser ?

Naturellement, nous réfléchirons à la question de l'alliance, mais en étant capables d'écouter ce que les uns et les autres disent. On a toujours considéré que le clivage droite/gauche était dépassé et ça ne date pas de 2017. On le voit encore dans ces élections, la question de créer un clivage étanche qui remplacerait le clivage droite/gauche, nous a semblé une absurdité. C'est la raison pour laquelle depuis 2017, nous avons su approuver le gouvernement quand il était dans le juste. Je pense à la réforme du travail ou à la première réforme qu'il y avait sur l'éduction. Et d'alerter lorsqu'il dérivait sur la CSG ou les 80 km/h. Nous sommes les seuls dans cet espace politique à avoir à la fois indépendance et autonomie et on n'entend pas l'abandonner comme ça pour demain construire une alliance sans doute, mais être absorbés et marginalisés sans doute pas.

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