Elections régionales et départementales : plusieurs candidats RN privés d'investiture après des révélations sur leur passé
Ces candidats du parti d'extrême droite ont fait l'objet d'articles dans la presse qui leur ont valu d'être lâché par le Rassemblement national.
Le Rassemblement national a-t-il suffisamment enquêté sur le passé de ses candidats, avant de leur confier l'investiture du parti pour les élections régionales et départementales ? Parmi les quelque 3 000 personnes investies par le RN, plusieurs ont fait l'objet ces derniers jours de révélations embarrassantes. Qu'il s'agisse de propos pour le moins controversés tenus sur les réseaux sociaux ou de condamnation par la justice. Après la médiatisation de ces faits, le mouvement de Marine Le Pen a réagi en réexaminant leur cas et en leur retirant son investiture. Franceinfo revient sur ces affaires qui surviennent à seulement deux semaines du premier tour, prévu le 20 juin prochain.
Dans les Ardennes, un candidat condamné pour agression sexuelle sur mineur
Candidat aux élections départementales, Eric Dureux représentait le RN en binôme avec Véronique Dauchy sur le canton de Sedan 3 (Ardennes). Nos confrères de France 3 Grand Est ont révélé mercredi 2 juin qu'il avait été jugé en 2017 pour "agression sexuelle imposée à un mineur de moins de 15 ans" et condamné à huit mois de prison avec sursis. Cette condamnation lui a d'ailleurs valu d'être inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles. Mais elle n'interdit pas de se présenter à un scrutin, puisqu'il ne s'agit pas d'une peine d'inéligibilité.
>> Retrouvez l'article de nos confrères de France 3 Grand Est
Interrogée par France 3 Grand Est, la colistière d'Eric Dureux a fait part de sa stupeur. "Je ne savais pas, je ne connaissais pas cet homme. C'est le parti qui forme les binômes. Je ne l'ai d'ailleurs jamais rencontré. Je n'ai aucun lien avec lui et je n'ai rien à voir avec ces affaires de mœurs. Je ne veux plus jamais entendre parler de lui", a réagi Véronique Dauchy. Le Rassemblement national a rapidement retiré l'investiture à Eric Dureux, au lendemain des révélations de nos confrères.
Dans la Creuse, une candidate aux propos racistes et négationnistes
Certains candidats du RN préfèrent utiliser le réseau social russe VK, moins connu des internautes, plutôt que Facebook. Parmi eux, Geneviève Veslin, candidate aux départementales dans le canton d'Ahun (Creuse). Nos confrères de "L'Œil du 20 heures" de France 2 ont identifié lundi 31 mai plus d'une soixantaine de publications de la candidate racistes ou antisémites, assurent-ils. Et notamment un "hommage" au militant négationniste Robert Faurisson.
Après l'enquête de France 2, l'investiture de Geneviève Veslin lui a été retirée. "L'Œil du 20 heures" a également identifié un autre candidat RN dans le même département, Thierry Morin, qui a écrit des propos insultants à l'encontre des migrants sur le VK le 8 mai. Selon le Rassemblement national, son cas est à l'étude.
En Corrèze, une candidate qui souhaite "faire sauter" les mosquées
Candidate dans le canton d'Uzerche, en Corrèze, Danièle Delavaud ne portera finalement pas les couleurs du Rassemblement national pour les départementales. Son investiture lui a été retirée, jeudi 20 mai, après la découverte de plusieurs tweets problématiques remontant à 2017. Dans l'un d'eux, elle écrit ainsi : "Qu'on arrête de construire des mosquées, je suis OK pour les faire sauter."
"Je trouve que c'est un peu dommage que ça arrive cinq ans après, regrette la candidate désinvestie, auprès de France Bleu Limousin. S'ils l'avaient vu avant ils m'auraient prévenue, je l'aurai supprimé." Son époux, candidat suppléant dans le même canton, s'est également vu retirer l'investiture du parti d'extrême droite.
>> Retrouvez l'article de nos confrères de France Bleu Limousin
En Gironde, une candidate aux propos antisémites
Marta Le Nair était la candidate du RN aux élections départementales dans le canton de Bordeaux 5 en Gironde. Elle a été suspendue par le parti de Marine Le Pen, après l'exhumation de propos antisémites sur son compte Facebook. Des déclarations mises au jour jeudi 3 juin par Matthieu Rouveyre, le directeur de campagne de Jean-Luc Gleyze, le président PS sortant du département.
Mme Diaz et M. De Fournas n'ont-ils pas de problèmes à investir, militer et faire liste commune avec des candidats aux propos racistes et antisémites ? Ici une candidate bordelaise aux régionales et départementales dont le mur Facebook n'a pas encore été totalement nettoyé. pic.twitter.com/CJ0maPUmr3
— Matthieu Rouveyre (@mattrouveyre) June 3, 2021
"Ces propos sont intolérables. Nous avons suspendu la candidate du Rassemblement national en attendant la décision de la commission de discipline", a assuré Edwige Diaz, tête de liste du RN en Nouvelle-Aquitaine.
>> Retrouvez l'article de nos confrères de France 3 Nouvelle-Aquitaine
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