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Départementales : comment fait-on campagne quand on n'a aucun adversaire ?

Avant même le vote de dimanche, certains connaissent déjà le résultat des départementales. Dans trois cantons du Cantal, des Hautes-Alpes et de Haute-Corse, un seul binôme est en lice.

Article rédigé par Mathieu Dehlinger
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Marcel Cannat et Valérie Garcin (au centre), candidats DVD dans le canton de Guillestre (Hautes-Alpes) pour les élections départementales des 22 et 29 mars 2015, en compagnie de leurs suppléants. (RASSEMBLONS-NOUS POUR L'AVENIR DU GUILLESTROIS-QUEYRAS)

Le scrutin n'a même pas encore eu lieu et pourtant, les électeurs comme les candidats connaissent déjà le résultat. Dans le Cantal, les Hautes-Alpes et la Haute-Corse, trois cantons se préparent à des élections départementales sans aucun suspense, les dimanches 22 et 29 mars. A chaque fois, seul un binôme se présente et est donc sûr d'être élu, avec 100% des suffrages exprimés.

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Comment faire campagne dans ces conditions ? Francetv info a interrogé ces candidats assurés de devenir conseillers départementaux.

Un seul adversaire, "l'abstention"

Pour Marcel Cannat, c'est devenu une habitude. En 2008, lors du dernier scrutin, le maire de Réotier et conseiller général DVD était déjà le seul en lice dans son canton de Guillestre (Hautes-Alpes). Cette année encore, il n'aura aucun souci à assurer sa réélection et l'élection de son binôme, Valérie Garcin. "EELV a bien organisé des réunions pour trouver des candidats, mais sans succès", affirme l'élu de l'actuelle majorité départementale. "Je suis un peu embêté de cette situation, mais la gauche n'a pas trouvé de candidat, confirme le maire EELV de Guillestre, Bernard Leterrier. Difficile de dire si on aurait eu nos chances, la période n'est pas très favorable à la gauche."

S'il n'a pas d'opposant face à lui, Marcel Cannat a tout de même "un adversaire" à combattre. "C'est l'abstention", explique-t-il. Car malgré l'absence de concurrence, Valérie Garcin et lui pourraient bien se retrouver en ballottage au second tour, à moins de recueillir les suffrages de 25% des électeurs inscrits. "La dernière fois, on avait eu 75% de participation, mais à l'époque, les municipales étaient organisées en même temps, se souvient Marcel Cannat. Cette fois-ci, il n'y a que les départementales et on attend une forte abstention au niveau national. Nous sommes dans un canton de montagne. S'il fait beau dimanche, beaucoup de gens iront au ski. S'il fait mauvais, on aura plus de chances que les gens ne sachent pas quoi faire et se décident à aller voter."

Le scrutin, une question de "légitimité"

Pour convaincre les électeurs de se déplacer, les deux candidats multiplient donc les réunions publiques dans les villages des alentours. La stratégie est la même pour Aline Hugonnet et Didier Achalme, seuls en lice dans le canton de Saint-Flour 1 (Cantal). "Nous faisons campagne comme si nous avions une opposition, assure la candidate DVD, entre deux réunions publiques. On fait aussi les marchés, par respect pour nos électeurs."

Pourquoi se donner tant de mal pour une élection gagnée d'avance ? "Notre légitimité au conseil départemental" dépend d'une victoire au premier tour, estime Aline Hugonnet. "C'est ce que nous disons aux gens, abonde Marcel Cannat. Si vous voulez qu'on ait un petit peu de crédibilité au sein de la future assemblée, il faut qu'on passe dès le 22 mars." Actuel 8e vice-président du conseil général des Hautes-Alpes, il souhaite ainsi éviter qu'un deuxième tour ne le relègue parmi les seconds couteaux du département en lui faisant perdre de l'influence. 

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