Vers une flambée des prix de l'électricité en France ?
Et si la concurrence n'était pas forcément synonyme de baisse des prix pour les consommateurs ? C'est ce qui risque de se passer dans le secteur de l'électricité.
Car la France est sommée par Bruxelles de renforcer la concurrence dans le secteur. Un projet de loi, présenté en conseil des ministres il y a un mois, a prévu d'obliger EDF à céder une partie (jusqu'à un quart) de son électricité d'origine nucléaire à d'autres fournisseurs.
Selon le projet de loi, baptisé NOME (Nouvelle organisation du marché de l'électricité), le prix de l'électricité devrait représenter "les coûts complets de production du parc électronucléaire".
"Pas en dessous des prix de revient", a plaidé de son côté, hier, le PDG d'EDF, Henri Proglio, auditionné à huis clos devant la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.
Soit 42 euros par mégawattheure (MWh) - contre 30,9 aujourd'hui. Un prix justifié, selon Henri Proglio, par les énormes investissements qu'EDF va devoir réaliser pour renouveler son parc de réacteurs nucléaires.
42 euros, c'est l'actuel Tarif réglementé transitoire d'ajustement du marché, le Tartam, un tarif spécifique pour les entreprises.
En tout cas, 42 euros contre 30,9, c'est une hausse beaucoup trop importante, estime le gendarme du secteur, la Commission de régulation de l'énergie. A ce compte, les tarifs pour les particuliers et les petits professionnels devront être relevés de 11,4% une fois la loi votée, et de 3,5% par an entre 2011 et 2025.
La CRE, elle, plaide pour un prix d'équilibre à 38 euros par MWh. Soit une hausse plus mesurée : 7,1% puis 3,1% par an. Soit un prix d'équilibre.
Beau tollé en perspective... qu'a tenté de déminer le ministère de l'Energie hier soir : "le gouvernement est responsable de la détermination des tarifs réglementés et nul autre n'a autorité aujourd'hui pour établir des orientations à ce sujet", dit-il, dans un communiqué.
La loi NOME devait initialement entrer en application le 1er juillet prochain. Mais elle n'est plus attendue avant janvier 2011. Elle sera examinée en première lecture à l'Assemblée le mois prochain.
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