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Vers la création d'un impôt européen?

La Commission européenne réfléchit à la création d'une taxe européenne assise, qui pourrait porter sur les flux financiers, les quotas de carbone ou le transport aérien et qui alimenterait directement le budget de l'Union en remplacement des contributions nationales. Une réflexion qui suscite déjà des réticences.
Article rédigé par franceinfo
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Janusz Lewandowski, commissaire européen chargé du Budget, va présenter fin septembre (le 21 ou le 28) les contours de ce que pourrait être ce nouvel impôt communautaire. Il a détaillé les différentes options au Financial Times Deutschland: "Une taxe sur les transactions financières, les enchères des quotas d'émissions de CO2 ou une taxe sur les avions".

Cette taxe européenne n'affecterait pas les ministères des Finances et serait liée avec la politique de Bruxelles. Selon lui, l'option d'une taxe sur les transactions financières serait la plus rentable, les deux autre propositions ne contribuant que pour une part plus négligeable aux 140 milliards d'euros nécessaires chaque année."

Un virage unique dans l'histoire du budget communautaire: jusqu'à présent, il était financé majoritairement par les transferts des Etats et non par des ressources propres. Le produit du nouvel impôt viendrait donc en déduction des contributions des Etats membres pour abonder le budget communautaire.

Le commissaire européen a prévu une tournée des capitales européennes pour évoquer ces projets à Rome, Paris et Londres et a déclaré qu'il serait "surpris" s'il rencontrait des objections. Lesquelles n'ont pas tardé à être formulées.

Le ministère des Finances allemand a été le premier à réagir, précisant que l'introduction d'une taxe européenne était "en contradiction avec la position" de Berlin. Le gouvernement britannique a opposé une fin de non-recevoir à ce projet, indiquant qu'il n'hésiterait pas à user de son droit de véto. Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes a jugé cette idée "parfaitement inopportune." Pierre Lellouche a expliqué que "tout impôt supplémentaire n'est pas le bienvenu" en période de crise.

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