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Le périple d'une restauratrice lorraine en marche vers l'Elysée pour manifester

Une restauratrice lorraine compte parcourir cette semaine 416 km d'Aumetz (Moselle) à Paris. Objectif revendiqué : sensibiliser le gouvernement aux difficultés des petits entrepreneurs et artisans.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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La place du Marché à Aumetz, en Moselle, où Julie Husson tient son restaurant. (MATTES RENÉ / HEMIS.FR)

Battre le pavé pour sensibiliser le gouvernement. Une restauratrice lorraine est en marche vers Paris. Elle veut, dit-elle, alerter les Français et le gouvernement sur les difficultés des petits entrepreneurs et artisans, dans l'impossibilité de vivre de leur activité une fois les salaires et les charges payés.

Julie Husson, petite femme d'1,59 m pour 43 kg, est partie d'Aumetz en Moselle le 3 septembre et a prévu d'arriver le vendredi 19 septembre au soir devant l'Elysée après avoir parcouru 416 km. Elle compte manifester avec d'autres entrepreneurs et sympathisants devant le palais présidentiel.  Elle se dit "complètement apolitique", mais figurait apparemment sur la liste "Aumetz, c'est vous", aux dernières élections municipales.

"Nous ne nous versons plus de salaires"

"Nous sommes restaurateurs en produits frais à Aumetz, nous étouffons. Depuis trois ans nous ne nous versons plus de salaire", a-t-elle déclaré à l'AFP mercredi au cours de son étape entre Château-Thierry (Aisne) et La-Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne). C'est la rencontre de son conjoint, le chef cuisinier Régis Toulet, qui a conduit il y a huit ans dans le dur métier de restaurateur cette jeune femme de 37 ans, titulaire d'un DEA d'Histoire de l'art.

Ils auront deux restaurants.Le premier établissement n'a pas survécu et a dû fermer le 14 avril. Le second continue de donner du travail à huit salariés. Journées interminables, surmenage, soucis financiers et administratifs... son conjoint est victime d'un infarctus. Elle fait un "burnout" (épuisement professionnel) et perd du poids jusqu'à ne peser que 38 kg.

Elle dit avoir été contactée par les Renseignements généraux

"Aujourd'hui, nous finançons à hauteur de 3.600 euros par mois de charges patronales un Etat qui n'arrive pas à enrayer la hausse à la fois du chômage, de la pauvreté et de la précarité", déplore la jeune femme. Accompagnée depuis peu en chemin par deux autres entrepreneurs, elle prévoit d'attirer amis et sympathisants pour manifester devant l'Elysée.

Elle dit avoir été contactée le 12 septembre par les Renseignements généraux (la DCRI). "Ils m'ont dit que je ne parviendrais pas à aller jusqu'à Paris", affirme-t-elle. Ses amis d'Aumetz qui envisagent de la rejoindre dans un bus affrété pour l'occasion, reçoivent eux aussi des appels téléphoniques dissuasifs similaires, dit-elle.

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