Une filiale belge d'EDF licencie ses salariés par téléphone
"Nous redoutons que ce ne soit qu'un galop d'essai", estime un syndicaliste.
"Allô ? Je te laisse un message pour te dire que ce n'est pas la peine de venir au travail demain." Jeudi 29 juin, raconte Le Parisien, quatorze salariés des services informatique et de vente de Luminus, une filiale belge d'EDF, sont licenciés. Mais, pour cinq d'entre eux, les choses ne se font pas vraiment dans les règles. Un simple coup de fil les informe qu'ils ne font plus partie de l'entreprise. En cause : la situation économique de l'entreprise, confrontée à une chute vertigineuse des prix du mégawattheure (MWh).
"Ce jour-là, je ne travaillais pas, raconte au quotidien l'un de ces salariés. J'étais chez moi quand j'ai vu que mon chef m'avait laissé un message. Je n'en suis pas revenu. Il m'expliquait de façon très mécanique, comme s'il lisait un texte, que mon contrat prenait fin ce jour pour raisons économiques."
La direction reconnaît des "maladresses"
Une lettre recommandée lui confirme son licenciement. "Pour certains de mes collègues, ça a été beaucoup plus rude. Après le coup de fil, ils ont carrément retrouvé leurs affaires dans un carton déposé à l'accueil alors que leur casier était censé être fermé à clé", ajoute-t-il. De leur côté, les syndicats craignent le pire. "Nous redoutons que ce ne soit qu'un galop d'essai, estime Antonio Murillo Calvo, de la branche Bâtiment industrie énergie du syndicat CSC. Avant de généraliser cette méthode à d'autres licenciements dans l'entreprise."
Jointe par Le Parisien, la direction du groupe a reconnu des "maladresses". "Même s'il s'agissait au départ d'une bonne intention, qui était de prévenir les salariés concernés pour qu'ils ne l'apprennent pas par d'autres voies, nous ne cautionnons pas ces pratiques inappropriées qui ne sont pas fidèles aux valeurs du groupe", explique EDF. Pour autant, toujours selon le quotidien parisien, certains syndicats veulent porter l'affaire devant les prud'hommes.
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