Un train à grande vitesse allemand ICE3 a emprunté mercredi pour la première fois le tunnel sous la Manche
Ce premier test à vide doit démontrer la capacité du TGV allemand à circuler sur cette ligne.
L'ICE3, fabriqué par Siemens, est la dernière génération de l'équivalent allemand du TGV, une technologie similaire à celle du modèle sélectionné récemment par Eurostar pour dix rames livrables à partir de 2014.
Le constructeur français Alstom était jusqu'à présent l'unique fournisseur de trains à grande vitesse de l'opérateur Eurostar.
L'ICE3 a parcouru un peu plus d'un kilomètre dans le tunnel vers l'Angleterre, avant de faire demi-tour et de ressortir comme prévu côté français au bout d'à peine dix minutes. Il roulait à 30 km/h, la norme pour ce type d'essais. C'est la première fois qu'un train de passagers d'un autre opérateur qu'Eurostar - hormis les navettes Eurotunnel - circule dans le tunnel sous la Manche. Le train ne transportait cependant aucun passager à part une dizaine de techniciens de la DB et d'Eurotunnel.
Eurotunnel veut démontrer la capacité de l'ICE à circuler de façon autonome dans le tunnel. En revanche, il sera tracté, pour respecter les règles de sécurité, lors d'un exercice d'évacuation samedi dans le tunnel et surtout lors de son arrivée la semaine prochaine à Londres, où la DB veut présenter son train.
Actuellement, 300 trains par jour circulent dans le tunnel (TGV Eurostar, navettes Eurotunnel avec voitures et camions et trains de marchandises). Mais le trafic pourrait être doublé, permettant d'accueillir de nouveaux opérateurs. Pour le transport à grande vitesse de passagers dans le tunnel, seuls les trains de passagers longs de 400 mètres et insécables (c'est-à-dire d'un seul tenant) sont actuellement autorisés. Or, les ICE3 sont composés de rames de 200 mètres de long. Concrètement, seules les rames d'Eurostar sont actuellement autorisées.
Les Allemands jugent protectionnistes ces conditions imposées par la France et le Royaume-Uni. A Berlin, on soupçonnne Eurostar et sa maison mère la SNCF de faire du lobbying auprès des gouvernements français et britannique pour que les règles de sécurité ne soient pas modifiées afin de protéger la compagnie française de chemins de fer et le fournisseur Alstom.
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