Un nouveau carburant pour le 1er avril... peut-être
Il est censé être plus "propre": ses émissions de CO2 sont 60% inférieures à celles de l’essence. Ce carburant est composé à 90% de sans plomb et 10% d’éthanol, un alcool fabriqué avec la pulpe des betteraves ou encore avec des céréales. D’où son nom : SP95 E10. Il est recommandé pour les véhicules construits après 2000. Mais pas de panique si vous vous trompez. C’est seulement après de nombreux usages sur des véhicules non appropriés qu’il peut causer des problèmes de corrosion. Il ne faut pas le confondre avec le E85 qui contient 85% d’éthanol comme son nom l’indique et qui n’est destiné qu’aux véhicules flex-fuel. En France, l’essence contient déjà 5,75% d’éthanol. Cette proportion doit atteindre les 7% d’ici 2010 et 10% d’ici 2015. C’est l’un des objectifs du Grenelle de l’environnement mais qui entend surtout prendre de l’avance dans l’objectif fixé par Bruxelles. En effet, l’Union européenne veut porter à 10% la part des énergies renouvelables dans le transport d’ici 2020 afin de faire baisser la pollution atmosphérique.
La date officielle de sa mise en circulation est le 1er avril mais ce n’est pas gagné. Il devra, semble-t-il, attendre plusieurs mois avant d’atteindre l’ensemble des pompes. Le transport d'éthanol doit se faire par camion et non par oléoduc. Il faut aussi adapter et réaménager les cuves des stations. Esso ne commencera à vendre de l'E10 qu'une semaine après le lancement officiel. Puis le carburant se répandra "progressivement" à partir de la raffinerie de Port-Jérôme (Seine-Maritime).Chez Total, on parle de 300 stations-service équipées en Bretagne et en région parisienne au cours de la 1ère quinzaine d'avril, sur un réseau de 4.000. Carrefour assure que ses 24 stations d'autoroutes distribueront de l'E10 "début avril" mais ne donne pas de chiffre pour le reste de son réseau. Seul le britannique BP assure que la "quasi-totalité" de ses stations seront approvisionnées "fin avril".
Quant au prix de ce nouveau carburant, les professionnels évoquent une économie de "quelques centimes" au profit de l'E10, du fait de la défiscalisation partielle de l'éthanol. Mais comme il faut plus d'E10 que d’essence pour faire le même nombre de kilomètres, cela n’aura pas vraiment d’intérêt pour l’automobiliste.
Anne-Laure Barral, avec agences
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