Un "hackathon" pour mieux comprendre l’impôt
Ce n'était pas un poisson d'avril mais bien une première mondiale.
Ici, pas de pirate informatique. Dans les bureaux de la fondation Mozilla, en plein cœur de Paris, une centaine de personnes s'active, chacune sur son ordinateur portable. Ici, tout le monde travaille pour le bien commun.
Ce que les informaticiens malaxent en tous sens, c'est le code source des impôts (le programme informatique qui calcule nos impôts sur le revenu) : il vient en effet d'être rendu public, à l'initiative du gouvernement.
Plusieurs ministres font le déplacement
Le ministre des Finances Michel Sapin, avait fait le déplacement pour saluer une vraie innovation. "C’est une administration qui ouvre ce qui autrefois pouvait être considéré comme des secrets d’Etat. L’impôt c’est à la fois très simple mais aussi très compliqué quand on veut en comprendre le calcul ", explique Michel Sapin.
Histoire de montrer l'importance de l'évènement, Michel Sapin s'était entouré de son secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, et d'Axelle Lemaire, la secrétaire d'Etat chargé du Numérique. Elle met l'accent sur cette volonté très politique de transparence. "C’est une première mondiale. On sent bien que face à la crise démocratique, il faut inventer de nouvelles manières de gouverner, d’administrer. C’est un début de réponse pour avoir plus de confiance de nos concitoyens ", explique-t-elle.
Plus de confiance et plus de transparence
Mais à quoi l’ouverture de ce code source va-t-il servir ?
A faire en sorte que tout le monde parle la même langue. "Notre objectif est de faire en sorte que les cases qui ont un nom abscon soient alignées avec des descriptions beaucoup plus compréhensibles ", détaille Matti Schneider, de la direction interministérielle du numérique.
Pourquoi ces deux jours de hackathon ?
Le gouvernement espère que des nouvelles idées, très concrètes, puissent émerger et que tout le monde puisse s'informer simplement, sans forcément faire appel à des conseillers spécialisés, jamais bon marché.
Audran Le Baron, chef du service de la gestion fiscale à la Direction des finances publiques : "Il y a des idées sur des améliorations de l’expérience utilisateur, comment mieux prendre l’usager par la main pour lui faire comprendre l’impôt et comment l’optimiser dans la légalité, comment calculer plus vite l’impôt, mieux le simuler,… "
A la fin de ce hackaton, une dizaine de projets devraient être dévoilés. "On verra les maquettes d’applications qui peuvent être développées, on verra si on a pu accélérer les temps de calcul, avoir des représentations graphiques des connections des règles de calcul,… ", imagine déjà Laure Lucchesi, la directrice d'Etalab, l'organisme qui supervise l'ouverture des données publiques.
Il faudra donc encore attendre quelques mois de plus avant que certains de ces projets ne deviennent véritablement concrets.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.