Un énième retard pour l'EPR de Flamanville
Après la cuve, c'est le cœur de la chaudière qui inquiète. L'IRSN reconnaît que les soupapes, qui permettent de relâcher la pression dans le circuit du réacteur, font partie des points à revoir.
C'est un nouvel épisode qui tombe mal pour le futur EPR de Flamanville (Manche) toujours en cours de construction. Après des anomalies sur l'étanchéité de la cuve constatées en avril, une étude de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire a révélé lundi 8 juin que les soupapes du réacteur nucléaire de Flamanville ne fonctionnent pas correctement. En cas de surchauffe, elles permettent d'évacuer le trop-plein d'eau qui sert à refroidir l'installation. Lors des derniers tests effectués par EDF, le système a mal fonctionné ce qui a alerté les autorités de contrôle. "Dans les essais faits en 2014, il a été observé pour certains essais que la soupape ne s'ouvrait pas comme attendu et dans un cas qu'elle ne s'était pas refermée, explique Thierry Charles, directeur adjoint de l'IRSN. Maintenant, il appartient à EDF d'expliquer pourquoi il y a eu ces écarts et ensuite d'apporter des éléments pour montrer que ça ne se reproduira pas."
Cinq ans de retard
Cette nouvelle anomalie inquiète surtout les opposants au projet. Le coût de l'EPR a déjà été multiplié par trois pour atteindre 8,5 milliards d'euros de budget. Les écologistes demandent l'arrêt de la construction. "Il est clair qu'on a déjà engagé des sommes faramineuses, mais ce n'est rien à côté de ce qu'il faudra engager en cas de démantèlement lorsqu'on aura mis des matières nucléaires à l'intérieur", détaille Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France. La mise en place du réacteur est prévue pour 2017. Le chantier a déjà pris cinq ans de retard.
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