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Une page Facebook anti-radars visée par la justice, une première en France

Cette page Facebook qui informe en temps réel où sont positionnés les radars et les gendarmes sur les routes de l'Aveyron est dans le viseur du procureur. 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Un panneau avertit de la fréquence des contrôles routiers sur une route près de Beaumetz-les-Loges (Pas-de-Calais). (MAXPPP)

"J'ai décidé de réprimer les gens qui cherchent à échapper à la loi, et c'est une première." Le procureur de Rodez (Aveyron), Yves Delpérié, se félicite des poursuites engagées contre des internautes qui traquent les radars sur les routes du département. "Dix personnes sont poursuivies et comparaîtront en correctionnelle à Rodez, le 9 septembre prochain, écrit Le Figaro, lundi 9 juin. Selon les termes d'un article figurant dans le code de la route, il leur est reproché d'avoir utilisé 'un appareil ou un dispositif de nature à détecter les radars'".

Près de 9 000 personnes sont membres du groupe Facebook "Le groupe qui te dit où est la police en Aveyron". Dès que l'un de ses membres aperçoit un radar ou un uniforme sur le bord d'une route, il en informe les autres en postant l'information sur cette page dédiée. "Je suis réveillé toutes les nuits car des gens se tuent sur la route. C'est lamentable que certains préviennent de l'installation de radars", commente le procureur, excédé.

Mais pour l'avocat d'un des mis en cause, communiquer des informations sur internet ne rentre pas dans le cadre de l'interdiction visant les avertisseurs qui, depuis un décret du 4 janvier 2012, ne peuvent plus signaler les radars. "Et si on poursuit ces Aveyronnais, alors poursuivons aussi les gendarmes !" lance l'avocat, qui cite dans Le Figaro une page Facebook de la gendarmerie des Yvelines qui informe des contrôles à venir. Dans l'attente du jugement, la page des internautes anti-radars continue de fonctionner, aucun texte légal n'autorisant sa fermeture. 

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