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S'appuyant sur un nouveau rapport, la SNCF estime que l'accident de Brétigny était "imprévisible"

Ce n'est pas l'avis des experts judiciaires, qui estiment que le déraillement du train est la conséquence d'un défaut de maintenance.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le train Paris-Limoges au lendemain de son déraillement à Brétigny-sur-Orge (Essonne), le 13 juillet 2013. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

La SNCF continue de défendre sa vision de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge. Le déraillement du train qui avait tué sept personnes et fait des dizaines de blessés, en 2013, était un accident "imprévisible", affirme un nouveau rapport commandé par le groupe et transmis à la justice vendredi 21 septembre.

Pourtant, depuis cinq ans, toutes les expertises judiciaires ordonnées par la justice ont conclu que le train Paris-Limoges du 12 juillet 2013 avait déraillé à cause d'un morceau de voie mal entretenu, qui s'est désagrégé au fil du temps. Une éclisse, sorte de grosse agrafe sur un aiguillage, avait pivoté, provoquant l'accident.

En 2017, la SNCF avait obtenu une expertise judiciaire complémentaire afin de rechercher un éventuel "défaut de l'acier" de cette pièce d'aiguillage pouvant expliquer le déraillement du train. Mais l'expertise métallurgique, rendue en juin dernier, lui a été une nouvelle fois défavorable en concluant que l'accident avait été causé par la "vétusté" des rails.

Un rapport qui appuie la thèse de la SNCF

Mais la SNCF, mise en examen pour homicides et blessures involontaires, n'est "absolument pas convaincue du scénario avancé" par les experts judiciaires et par leur travail, dont elle dénonce les "lacunes" et "carences", explique l'avocat du groupe. Elle estime que l'assemblage incriminé a cédé brutalement, hypothèse qui pourrait la dédouaner. Le nouveau rapport, commandé au laboratoire indépendant Amvalor, appuie le scénario qu'elle défend.

La SNCF a aussi transmis à la justice une note de synthèse du rapport, produite par sa défense, qui explique que le laboratoire a "reproduit de manière expérimentale les conditions de passage de 1 500 trains, soit dix jours de trafic moyen sur la ligne concernée par l'accident", afin de "comprendre l'enchaînement des causes ayant pu conduire à l'accident".

La laboratoire estime que la fissure qui avait été détectée sur l'éclisse en 2008 avait évolué de façon "rarissime" et "extrêmement rapide""pratiquement dans les instants qui ont précédé le déraillement". De leur côté, les experts judiciaires avaient estimé en 2016 que les boulons s'étaient cassés ou dévissés bien avant l'accident.

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