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Panne à Montparnasse : RTE, en "situation de monopole" devait "offrir aux consommateurs le risque zéro"

Si le travail des équipes de RTE "ne peut être remis en cause", il y a au moins un "défaut de prévision ou une mauvaise appréciation du risque", estime sur franceinfo Pascal Perri, économiste des transports, à la suite des perturbations de trafic qui touchent la gare Montparnasse depuis vendredi.

Article rédigé par franceinfo
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Le logo de la RTE, le fournisseur d'électricité du réseau SNCF (2018). (GERARD JULIEN / AFP)

Le trafic des trains au départ et à l'arrivée de la gare Montparnasse restera très perturbé lundi 30 juillet, après l'incendie d'un transformateur d'Issy-les-Moulineaux, vendredi 27 juillet. La situation pourrait s'améliorer plus tôt que prévu : au départ, le retour à la normale n'était pas annoncé avant jeudi prochain, finalement l'alimentation pourrait être rétablie lundi dans l'après-midi, ou mardi soir au plus tard.

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"Il n'y a pas de système de secours prévu. On se retrouve face à la culture des ingénieurs, qui considèrent que le système est tellement parfait, qu'il est infaillible", constate Pascal Perri, économiste des transports et directeur du cabinet PNC Economic, invité de franceinfo lundi.

Au moment du grand chassé-croisé, week-end stratégique pour la SNCF, qui devait gérer 100 000 voyageurs et 200 trains quotidiens, pour la seule gare Montparnasse, de telles défaillances n'auraient pas dû arriver,estime-t-il : "Quand on est dans une situation de monopole comme c'est le cas de RTE, on doit offrir aux consommateurs le zéro risque".

franceinfo : La SNCF n'est pas responsable de cette panne. Elle va pourtant lui coûter cher.

Pascal Perri : Oui, elle lui coûtera probablement quelques dizaines de millions d'euros. Dans ce type d'affaire, il y a le coût financier et le coût immatériel. La SNCF a été en partie paralysée, en tout cas gênée, par plusieurs mois de grève. Malgré tout, elle était parvenue à trouver des solutions, à reconquérir, à ré-enchanter son public, puisqu'au moment de partir en vacances, de nombreux Français ont choisi le train. Et là, quand les trains doivent circuler, l'entreprise se retrouve face à un défaut de son fournisseur d'électricité. Personne ne remet en cause le travail des équipes de RTE. Mais il y a pour le moins un défaut de prévision ou une mauvaise appréciation du risque. Quand on est dans une situation de monopole comme c'est le cas de RTE, on doit offrir aux consommateurs le zéro risque, que les consommateurs soient des personnes physiques ou des entreprises. Vous imaginez que ce week-end, c'était 100 000 personnes par jour à la gare Montparnasse, environ 200 trains qui circulaient. C'est le week-end des grands chassés-croisés, un week-end stratégique pour l'entreprise. On ne peut pas se permettre ce type de défaillance.

Quel est le problème ?

D'abord, il n'y a pas de système de secours qui a été prévu. C'est bien la question centrale. On se retrouve face à la culture des ingénieurs, qui considèrent que le système est tellement parfait, qu'il est infaillible. Le résultat, c'est que non, ce système n'a pas été infaillible. RTE est un réseau maillé et interconnecté. On était en droit d'attendre, compte tenu de sa nature, que RTE trouve des solutions pour contourner la difficulté et acheminer une partie de l'électricité nécessaire à la gare Montparnasse et à tous ceux qui vivent dans le périmètre, par d'autres moyens. RTE a procédé quand même avec une certaine légèreté. La SNCF a trois postes, trois sous-stations, qui sont toutes connectées à ce seul poste. La connexion, c'est la responsabilité de RTE et dans ce domaine, l'entreprise aura du mal à échapper à ses responsabilités.

En terme de communication et d'information aux voyageurs, la SNCF avait été très critiquée lors des grandes pannes, l'an dernier. L'entreprise s'est-elle améliorée cette fois-ci ?

Elle a appris de ses erreurs, des incidents passés, qui étaient, ceux-là, de sa responsabilité. On voit que, maintenant, en quelques heures, elle est capable d'envoyer des sms, des e-mails, d'activer l'appli SNCF pour informer son public. C'était particulièrement significatif aux premières heures de l'avarie, quand elle a dû s'adresser à des voyageurs qui devaient passer de la gare Montparnasse à la gare d'Austerlitz. On voit que ça a évité un mouvement de panique. On peut sans doute faire encore beaucoup mieux. Malgré tout, la SNCF a fait beaucoup de progrès dans ce domaine et elle utilise tous les outils qui peuvent l'être, notamment tous ceux à destination des voyageurs qui ont créé un dossier.

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