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Grève à la SNCF : le "véritable scandale, c’est la façon dont la SNCF a mené ces négociations", estime SUD-Rail

Les cheminots sont appelés à faire grève ce vendredi, notamment pour demander une hausse des salaires. Plus de 50 000 cheminots ont un "traitement de base inférieur au Smic", déplore Éric Meyer.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La Gare Montparnasse (Paris), le 6 décembre 2019. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Le trafic des trains sur l’axe TGV Sud-Est sera fortement dégradé vendredi 17 décembre, en raison de l’appel à la grève lancé par plusieurs syndicats, dont SUD-Rail. Son secrétaire fédéral estime sur franceinfo mercredi que le "véritable scandale, c’est la façon dont la SNCF a mené" les négociations. Éric Meyer considère que la direction de la compagnie ferroviaire n’est "pas prête à se mettre autour de la table" et que pour se faire entendre, les cheminots sont "bien obligés de faire grève".

franceinfo : Cet appel à la grève a été qualifié de "scandaleux par Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs. Qu’avez-vous envie de lui répondre ?

Éric Meyer :  J'ai envie de lui dire que ce qui est un véritable scandale, c’est la façon dont la SNCF a mené ces négociations. Nous n'avons jamais été réunis une seule fois autour de la table pour discuter des revendications des cheminots. À cette heure, nous n'avons aucune proposition écrite, ferme et sérieuse de la part de la direction. Nous sommes allés interpeller directement Christophe Fanichet et Alain Krakovitch [directeur de Voyages SNCF], les deux directeurs concernés, en leur disant "Aujourd'hui, nous, SUD-Rail, on est prêts à s'asseoir autour de la table, maintenant, tout de suite et à discuter s'il le faut jusqu'à demain matin, pour pouvoir trouver une solution, une issue et faire rouler les trains." Nous estimons que les actions n'ont pas été menées.

Il y a eu des revendications des cheminots, il y a eu des annonces de l'entreprise et, entre les deux, il n'y a eu aucune négociation.

Éric Meyer

à franceinfo

J'en renouvelle ici la demande faite à l'ensemble de la direction SNCF : nous, nous sommes disponibles pour négocier dès maintenant, à minuit, à deux heures du matin, pour trouver une issue et une solution de sortie à ce conflit. Mais aujourd'hui, pour nous, c’est clairement la direction qui fait le choix du conflit.

Que demandez-vous exactement ?

Pour les trois catégories de salariés qui font le plan de transport des TGV, c'est-à-dire les agents commerciaux en gare, les contrôleurs et les agents de conduite, nous, ce qu'on réclame, c'est une reconnaissance durant l'intégralité de la période Covid. On demande qu'il y ait une réouverture de négociations salariales, parce qu'il y a eu un échec des négociations salariales à la SNCF cette année.

Après sept ans d'années blanches, on va vers une huitième année avec zéro augmentation générale à la SNCF, donc aujourd'hui, nous, on est prêt à se mettre autour de la table.

Eric Meyer

à franceinfo

La direction n'est pas prête à se mettre autour de la table. Elle préfère stigmatiser ses salariés et stigmatiser les organisations syndicales plutôt que de faire un pas vers nous.

Que souhaitez-vous dire aux Françaises et aux Français qui s'apprêtaient à prendre le train sur cet axe très fréquenté pour passer Noël en famille ?

[Nous souhaitons dire] qu'aujourd'hui, les cheminots sont des salariés comme les autres. Que pour les cheminots, les prix augmentent comme les autres. Vous avez plus de 50 000 cheminots dont le traitement de base est inférieur au Smic, après presque sept ans de gel salarial. Il leur faut des primes, des heures de nuit et des heures de week-end pour pouvoir basculer au-dessus du revenu minimum défini par la loi. Donc, aujourd'hui, les cheminots sont de salariés comme les autres. Et pour se faire entendre, ils sont bien obligés de faire grève, comme a pu faire grève Leroy Merlin, comme a pu faire grève Auchan. La SNCF n'est pas en dehors du champ des autres entreprises. Aujourd'hui, on a un problème de salaires dans ce pays. La SNCF n'y échappe pas.

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