Entre "guérilla", "vérité" et "réformette", la transformation de la SNCF fait son entrée à l'Assemblée nationale
L'examen du projet de loi pour réformer le ferroviaire commence lundi après-midi à l'Assemblée nationale. Les débats, sur fond de grève, s'annoncent tendus.
La réforme ferroviaire fait son entrée lundi 9 avril à l'Assemblée nationale, avec un examen du projet de loi prévu jusqu'à jeudi soir, veille d'un troisième épisode de grève à la SNCF. Les débats, dans ce contexte social tendu, s'annoncent mouvementés alors que le Premier ministre a réaffirmé dimanche sa détermination, dans un entretien accordé au journal Le Parisien.
Face à Edouard Philippe qui a donné le ton et affiché son jusqu'au-boutisme, le député de La France insoumise (FI) de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, annonce la couleur. "On va se battre, prévient-il. On va mener sans doute une forme de guérilla parlementaire." L’élu se montre galvanisé par les manifestations de cheminots et par leur colère. "Ça nous donne plus de force", souligne-t-il, en faisant référence au groupe des Insoumis. "D’un seul coup, on n’est plus 17 à intervenir, précise-t-il. On ne nous écoute pas de la même façon quand il y a un mouvement."
C’est tout l’intérêt parce qu’ils savent bien que les arguments que nous portons ne sont pas ceux de la France insoumise mais ceux de milliers de gens qui manifestent, qui font grève.
Alexis Corbière, député de La France insoumiseà franceinfo
Sacha Houlié, député La République en marche (LREM) réplique : "Il y a des inquiétudes que nous ne partageons pas". L'élu de la Vienne compte bien faire de la pédagogie.
Il nous appartient de rassurer les personnes sur le statut, les rémunérations, les départs à la retraite. C’est ce que nous nous attacherons à faire.
Sacha Houlié, député LREMà franceinfo
Nous irons jusqu'au bout, a promis le Premier ministre, affichant une détermination que la droite veut mettre à l'épreuve. "Nous souhaitons profiter du débat au Parlement pour expliquer la vérité aux Français", explique Guillaume Peltier, vice-président des députés Les Républicains (LR).
Les usagers subissent un blocage maximal pour une réforme minimale. Derrière cette réformette, hélas, aucun des grands enjeux pour sauver la SNCF n’est posé.
Guillaume Peltier, député Les Républicainsà franceinfo
Entre le débat qui s'ouvre à l'Assemblée et l’interview du président de la République, jeudi prochain sur TF1, l'exécutif fait le pari que la pédagogie finira par payer et le mouvement par s'essouffler.
Une manifestation est prévue lundi en début d'après-midi devant l'Assemblée nationale, à l'appel de la CGT Cheminots et de Sud-Rail.
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