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Ce que l'on sait sur la panne qui a causé la pagaille durant trois jours à la gare Montparnasse

Le trafic ferroviaire est perturbé depuis dimanche matin, au départ et à l'arrivée de la gare parisienne, après une panne d'alimentation électrique en banlieue.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des voyageurs montent à bord d'un TGV, gare Montparnasse à Paris, le 1er aout 2017. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Un début de vacances compliqué pour des milliers de voyageurs. Le trafic SNCF est perturbé depuis dimanche, au départ de la gare Montparnasse à Paris, après une panne d'alimentation électrique d'un poste de signalisation. Trois TGV sur quatre seulement sont assurés sur le réseau Atlantique, et certains trains sont reportés sur la gare d’Austerlitz. Quelle est l'origine de la panne ? Pourquoi la SNCF a-t-elle mis autant de temps à régler le problème ? Franceinfo fait le point sur la situation.

Quelle est la cause de la panne ?

Une cinquantaine de techniciens ont été mobilisés dans la nuit de lundi à mardi pour déterminer l'origine de la panne. Leur investigation a nécessité l'interruption totale du trafic à la gare Montparnasse entre 22 heures lundi soir et 6 heures mardi matin.

Verdict : c'est "un défaut dans les travaux" d'extension de l'équipement en prévision de "la mise en service des nouvelles lignes à grande vitesse vers Rennes et Bordeaux" qui est à l'origine de la panne, a annoncé, mardi, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, dans Ouest-France

Plus précisément, il s'agit d'un défaut d'isolation dans l'alimentation électrique d'un poste de commande de signalisation à Vanves, dans les Hauts-de-Seine. Le câble défectueux risquait d'altérer le bon fonctionnement du poste et des feux de signalisation qu'il contrôle.

La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a demandé aux dirigeants de la SNCF un rapport sur l'incident d'ici la fin de la semaine pour en savoir plus

Pourquoi la SNCF a-t-elle mis autant de temps à régler le problème ?

Sur Europe 1, Elisabeth Borne a déclaré qu'il faudrait "certainement faire un retour d'expérience pour savoir pourquoi on a mis si longtemps à trouver la panne, pourquoi on a mis si longtemps à la réparer, et aussi pourquoi on a eu une situation si dégradée".

"Nous avons détecté un problème sur le réseau samedi, en fin d’après-midi. Malgré nos efforts, nous n’avons pas pu le localiser dimanche, avant l’arrivée des voyageurs", explique Guillaume Pepy dans Ouest-France. Priorité a alors été donnée à l'acheminement d'un maximum de voyageurs jusqu'à leur destination au-delà de 22 heures. Et ce, au détriment des travaux d'investigation qui ne peuvent s'effectuer que lorsque les trains ne circulent pas. Dans ce cas-ci, le défaut d'isolation n'a donc été réparé que dans la nuit de lundi à mardi, après l'interruption du trafic à Montparnasse. 

"Parfois, on galère à trouver l'origine d'une panne", confie à franceinfo Didier Aubert, secrétaire général du syndicat CFDT Cheminot. "Une alarme se déclenche, qui peut être due à une baisse d’alimentation, mais sans indiquer d'où vient la panne exactement. Cela vous oblige à vérifier toute l'infrastructure." 

Pour trouver l'origine d'une panne, il faut se rendre sur place et s'y mettre à plusieurs.

Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT Cheminots,

à franceinfo

"On n’est pas assez dimensionné pour ce type d'événement", se désole Didier Aubert, qui pointe du doigt les "baisses de budget" pour expliquer la dégradation du service. "On n’a pas de plan B, surtout les week-ends", explique encore le syndicaliste. "On nous demande d'optimiser notre matériel, donc n’a pas de rames de réserve."

On est déjà limite quand tout se passe bien, donc quand ça va mal, les gens grognent

Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT Cheminots,

à franceinfo

Pourquoi la communication de la SNCF est-elle critiquée ?

Sur le plan de la gestion de crise, la transmission d'informations de la compagnie ferroviaire est une nouvelle fois mise en cause par les usagers et le gouvernement. La SNCF elle-même, ainsi que le secrétaire d'Etat au ministère de l'Economie, Benjamin Griveaux, ont reconnu qu'"il y [avait] eu de gros problèmes de communication".

"L'information aux voyageurs est moins que médiocre, elle a été nulle", a estimé Bernard Gobitz, le vice-président de la branche francilienne de la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut). Il a ajouté que "les agents SNCF étaient un peu dépassés par la situation".

La CGT cheminots a dénoncé dans un communiqué une "communication perturbée", "des informations contradictoires étant dispensées, occasionnant incompréhensions et tensions entre les agents eux-mêmes et avec les usagers".

La situation est-elle revenue à la normale ?

La réparation devrait permettre "une amélioration des conditions de circulation", notamment en termes de régularité, a estimé, mardi, le directeur général adjoint de SNCF Réseau, Matthieu Chabanel.

La SNCF a annoncé que des perturbations étaient encore à prévoir mercredi sur le trafic des trains circulant depuis et vers la gare Paris-Montparnasse, mais qu'elles seraient "beaucoup plus légères" que ce mardi. "Il y aura un retour progressif à la normale à partir de demain [mercredi]", a précisé un porte-parole de la société ferroviaire.

Des vérifications techniques seront effectuées dans la nuit de mardi à mercredi "pour rouvrir tous les itinéraires dans des conditions parfaites de sécurité et de régularité", a précisé Matthieu Chabanel.

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