Prix des carburants : "C’est 10 à 15 000 euros en plus par mois", explique un transporteur
Un nouveau coup dur pour les particuliers mais aussi pour beaucoup d’entreprises notamment du transport dans ce contexte d’inflation généralisée : le gazole est reparti à la hausse atteignant la semaine dernière sa plus forte augmentation depuis début juin, à près de 2 euros le litre.
Tout blancs, tout propres, les camions d’Aurélien Cruchet ont certes de l’allure mais côté consommation, le bât blesse alors que le prix des carburants s’envolent à nouveau : + 11 centimes pour le gazole la semaine dernière, 1,95 euro le litre en moyenne, sa plus forte augmentation depuis début juin. "On est sur des véhicules qui ont des réservoirs de 750-800 litres et qui consomme entre 30 et 32 litres au cent", souligne le transporteur basé à La Ferté-Bernard, dans la Sarthe.
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Le plein par camion représente ici plus de 1 200 euros. Et il en faut au moins deux par semaine pour sa flotte de 20 semi-remorques."Le carburant est une part énorme dans nos charges. On est autour de 30-35%", indique Aurélien Cruchet. En ce moment, avec ce gazole à près de deux euros, c’est "10 à 15 000 euros de coût" de carburant en plus par mois par rapport à l’année dernière.
Une dépense supplémentaire qui a une répercussion sur le recrutement et sur l’investissement en matériel. Même "s’il faut avancer", difficile de savoir ce que l'avenir réserve, confie Aurélien Cruchet. Car les produits qu’il livre vont finir par augmenter.
"Tout le monde est concerné. Ça impacte nos clients pour qui le budget transport augmente. Ils feront je pense la même chose que nous : répercuter à leurs clients."
Aurélien Cruchet, transporteur routierà franceinfo
"Et en bout de chaîne, malheureusement, c’est le consommateur qui verra les prix augmenter en rayon, avance Aurélien Cruchet fataliste. On le voit déjà d’ailleurs".
Des vols de carburants et éco-conduite
Et comme si ça ne suffisait pas, un autre fléau frappe en ce moment le secteur du transport routier, le vol du carburant. "Plus il est cher, plus ça incite au vol. Ça nous est arrivé l’année dernière sur le secteur de Lyon. Le chauffeur a fait sa coupure et quand il s’est réveillé le matin, il manquait 400 litres", relate Aurélien Cruchet.
Alors entre les vols et la hausse des prix, Aurélien essaie de faire des économies comme il peut, par exemple en incitant ses chauffeurs de pratiquer l’éco-conduite, ces bons réflexes pour consommer moins.
"Quand on arrive chez le client, couper le moteur tout de suite, lever le pied dès qu’on peut, par exemple si on a une descente ou avant une descente, sur un sommet de cote, on anticipe pour que le poids du véhicule nous emporte et qu’il redescende tout seul, sans toucher à l’accélérateur", énumère Jérôme Gigan, l’un des 26 salariés de l’entreprise. Des réflexes qui représentent certes quelques petites économies à la clé mais qui sont loin de compenser la hausse du prix du gazole.
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