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"Gilets jaunes" : le "nouveau monde" de la contestation

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"Gilets jaunes" : le "nouveau monde" de la contestation
"Gilets jaunes" : le "nouveau monde" de la contestation "Gilets jaunes" : le "nouveau monde" de la contestation
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Le mouvement des "gilets jaunes", lancé sur les réseaux sociaux, a été massivement suivi en France. Une forme de contestation inédite, qui se détache des syndicats, mais qui ne permet pas à l'exécutif de trouver d'interlocuteurs avec qui négocier.

La journée du 17 novembre était inédite dans sa forme. Plus de 280 000 personnes ont répondu présentes aux appels à bloquer de nombreux points routiers dans l'Hexagone. Une mobilisation qui a pris de court le gouvernement selon la journaliste de France 2 Valérie Astruc. "L'exécutif est un peu dans le brouillard sur la réponse à apporter au mouvement. Côté Matignon, on se rassure en se disant que la mobilisation est un peu moins importante que prévu et on pointe du doigt les nombreux incidents en espérant que l'opinion se désolidarisera d'un mouvement imprévisible", explique-t-elle. Quant aux revendications, pas question de reculer sur les hausses des taxes carburants. "Hors de question de recevoir les leaders puisqu'il n'y en a pas et c'est d'ailleurs la difficulté pour l'exécutif, car avec qui négocier ?", s'interroge la journaliste.

Une colère spontanée et multiforme

Comme livrés à eux-mêmes, des "gilets jaunes" sans encadrement, sans service d'ordre, sans leader c'est du jamais vu en France. "On est dans le jour un de la cybercontestation, c'est-à-dire que des citoyens lancent des mouvements qui se coagulent à travers internet et aboutissent à ce qu'on a vu aujourd'hui", explique Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy. Une colère spontanée et multiforme où les syndicats n'ont pas trouvé leur place. En 2013, les bonnets rouges manifestaient contre l'écotaxe, mais ils avaient désigné un porte-parole. Les syndicats sont en perte de vitesse et il leur reste l'impression d'être méprisés par le pouvoir en place. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, évoquait la "verticalité du pouvoir". Aujourd'hui, pour discuter avec les "gilets jaunes", le gouvernement n'a pas d'interlocuteur et l'issue du conflit est rendue incertaine. "Il y a un affaiblissement global syndical en même temps qu'un affaiblissement des politiques qui est dangereux pour la démocratie, car les syndicats sont là pour négocier et sont des éléments de régulations", affirme Raymond Soubie. Ces dernières semaines, Emmanuel Macron a multiplié les interventions dans les médias et le contact direct avec les Français sans réussir pour autant à faire baisser la tension.

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