Cet article date de plus d'un an.

Carburants : on vous explique pourquoi certaines stations-service sont à sec

Les pénuries seraient dues au succès de la remise de 20 centimes du groupe TotalEnergies. Lequel est aussi touché par un mouvement de grève dans ses raffineries.

Article rédigé par Mathieu Lehot-Couette
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Une station-essence "hors service", à Palavas-les-Flots (Hérault), mardi 5 octobre. (PASCAL GUYOT / AFP)

Les automobilistes doivent-ils être inquiets face à la pénurie de carburant qui frappe certaines stations-service ? Alors que les images de files d'attente se multiplient, le gouvernement et les pétroliers se veulent rassurants. Les ruptures actuelles ne seraient que ponctuelles et elles concerneraient principalement les stations du groupe TotalEnergies. Ces tensions s'expliqueraient par le succès de la réduction de 20 centimes appliquée par le géant pétrolier français mais aussi par le mouvement de grève qui bloque plusieurs de ses raffineries.

Il n'y a pas de pénurie au niveau national

Tout en réfutant une quelconque pénurie, Olivier Véran, le porte parole du gouvernement, a reconnu que "12% des stations à l'échelle du pays" rencontraient actuellement "des difficultés sur au moins un type de carburant". Et certaines régions sont plus touchées que d'autres. Ainsi, dans les Hauts-de-France, "on atteint près de 30% qui peuvent rencontrer des difficultés".

"De temps en temps, il y a un problème ponctuel. Mais je peux vous garantir que quand on regarde l'ensemble du territoire national il n'y a pas de pénurie", a tenu à rassurer Olivier Gantois, le président de l'Union française de l'industrie pétrolière, mercredi 5 octobre, sur RMC. Et d'ajouter : "Ça coince certainement quand il y a un afflux de clientèle dans certaines stations."

Le problème concerne surtout TotalEnergies

En réalité, les ruptures concernent principalement les stations-services du groupe pétrolier français TotalEnergies, d'après l'Union française de l'industrie pétrolière, qui pointe auprès de franceinfo "des tensions sur les stations TotalEnergies et en particulier frontalières". Ces ruptures s'expliqueraient entre autre par l'afflux de clients attirés par la remise de 20 centimes qu'applique le groupe.

"Il faut dire que la différence de prix est énorme", remarque Olivier Gantois, toujours sur RMC. "D'habitude, le client change de station pour un ou deux centimes", rappelle ainsi le président de l'Union française de l'industrie pétrolière. Une explication également reprise par le porte parole du gouvernement.

"Certaines stations sont victimes de leur succès puisque la baisse des prix est telle, à la pompe, qu'il peut y avoir des tensions."

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement

à l'issue du Conseil des ministres

Plusieurs raffineries du groupe sont bloquées

D'autant que le groupe pétrolier français fait face à un mouvement social depuis la semaine dernière, avec des salariés qui demandent une hausse des salaires. Si la mobilisation semble avoir marqué le pas, plusieurs sites restent touchés par la grève, dont la raffinerie de Normandie, la plus grande de France. Au total, "quatre raffineries TotalEnergies sur six seraient affectés ainsi que certains dépôts de carburants", a précisé Olivier Véran.

"Il y a un problème de grève qui va être réglé dans certaines raffineries."

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement

à l'issue du Conseil des ministres

Cette explication avait jusqu'à présent été réfutée par le groupe pétrolier. "Les tensions actuelles sur le réseau ne sont pas dues à la grève à la plateforme de Normandie, mais bien à la surconsommation de nos clients du fait de la baisse des prix dans nos stations", affirmait encore la direction de TotalEnergies à l'AFP mardi 4 octobre. Contacté par franceinfo, le groupe maintient cette position : "Malgré les mouvements sociaux, le réapprovisionnement de nos stations se poursuit dans le contexte de l'opération de baisse des prix".

Le gouvernement demande de ne pas paniquer

Cette situation pourrait encore durer plusieurs jours. "Peut être que pendant quelques jours, ça va être tendu. Et peut être qu'il va falloir aller un petit peu plus loin pour trouver du carburant", prévient Olivier Gantois, le président de l'Union française de l'industrie pétrolière. De son côté le gouvernement appelle à ne pas créer d'effet de panique. "Ne vous ruez pas tous, on ne va pas manquer d'essence", a exhorté Olivier Véran.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.