Ponts : la France doit faire attention

Chaque jour, les Français roulent sur d'immenses structures de béton sans inquiétude. Mais un rapport publié en juillet révèle qu'un tiers des ouvrages gérés par l'État nécessite des réparations. Plus inquiétant, il précise que "dans 7% des cas, les dommages sont plus sérieux, présentant à terme, un risque d'effondrement". Par téléphone, la ministre des Transports Élisabeth Borne pointe du doigt le manque d'entretien sous les précédents gouvernements : "C'est toujours plus tentant de faire de nouvelles infrastructures qui permettent des inaugurations où tout le monde se réjouit et c'est toujours plus austère de consacrer de l'argent à l'entretien et la modernisation des infrastructures".

Contrôles tous les trois ans

En mai dernier, une partie du mur soutenant le pont de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) s'est effondrée. Il supporte huit voies d'une autoroute. Aucune victime, mais une circulation perturbée pendant plusieurs mois. Des incidents qui pourraient se répéter selon Christian Tridon, représentant des entreprises de rénovation. Une visite doit être effectuée au moins tous les trois ans. Et une inspection détaillée, tous les six ans. Certains ouvrages comme le viaduc de Millau possèdent en plus des capteurs électriques. Ils envoient des signaux en temps réel et peuvent détecter des anomalies. Des capteurs que le gouvernement italien veut installer sur toutes les infrastructures du pays.