Nouvelle taxe sur les autoroutes : "Il faut que le gouvernement montre qui est le patron en matière de concessions", selon le sénateur Vincent Delahaye
"Il faut absolument que le gouvernement montre qui est le patron en matière de concessions", estime ce mercredi sur franceinfo le sénateur centriste de l'Essonne Vincent Delahaye. "Le patron, c'est le concédant", ajoute-t-il, donc l'État. Le gouvernement compte imposer une nouvelle taxe aux sociétés d’autoroutes et aux gestionnaires des grands aéroports.
"Elle figure dans le projet de loi de finance 2024 et rapportera 600 millions d’euros”, a confirmé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, après le Conseil des ministres.
Depuis trop longtemps, ces sociétés d'autoroutes, on a l'impression que c'est elles qui dirigent ces contrats et toute la concession.
Vincent Delahayeà franceinfo
Pour le sénateur Vincent Delahaye, rapporteur en 2020 d’une commission d’enquête sur le contrôle, la régulation et l'évolution des concessions autoroutières, cette taxe est "totalement insuffisante", par rapport aux profits générés chaque année par les concessionnaires d'autoroutes.
"Il n'y a pas de raison de céder devant les société d'autoroutes", ajoute Vincent Delahaye, puisqu'elles "vont faire des surprofits jusqu'à la fin de leur contrat de 35 milliards" d'euros. Le sénateur compare ce chiffre avec les 600 millions d'euros que doit rapporter cette taxe, répartis entre les autoroutes et les aéroports. "C'est vraiment microscopique", assure-t-il.
Au-delà de cette taxe prévue par le gouvernement, le sénateur considère plus généralement que les autoroutes ne rapportent pas assez à l'Etat, ni "à l'intérêt général". "Il y a beaucoup d'investissements à faire en matière de transport et je pense que cet argent pourrait être mieux utilisé. C'est ce qu'on avait préconisé au Sénat et c'est ce qu'on souhaite", conclut-il.
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