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Grève reconduite à la SNCF : syndicats et direction se renvoient la faute

Selon la SNCF, la grève, reconduite mardi, aurait déjà coûté 80 à 120 millions. La direction des ressources humaines, qui a reçu les grévistes ce lundi matin, dénonce le comportement des syndicats qui "profitent de la situation pour demander des augmentations de salaires". CGT et SUD-rail parlent eux de "provocation" de la direction.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Ce matin, gare de l'Est à Paris © REUTERS/Christian Hartmann)

Très chère grève de la SNCF... Déjà 80 millions d'euros, assure le président de la compagnie. Guillaume Pépy arrive à ce total en additionnant deux éléments : les trains qui ne circulent pas, ce qui fait un manque à gagner en terme de recettes "entre 40 et 50 millions d'euros" .

Il y ajoute l'indemnisation consentie aux abonnés : une réduction de 20% de leur coupon mensuel de juillet - cette indemnisation va coûter "une trentaine de millions d'euros" , selon lui. La réduction sera même portée à 33% si la reprise du trafic n'est pas effective demain - ce qui porte le geste commercial à 45 millions. En pratique, tous les abonnés, TER, Transilien (En Ile-de-France, le Pass Navigo au-delà de la zone 1-2), Intercités et TGV bénéficieront de la réduction.

Revendications "hors sujet" pour la direction, "provocation" selon les syndicats

Contacté par France Info, François Nogué, le directeur des ressources humaines, s'agacent du comportement des syndicats qu'il a reçus ce lundi matin. Selon lui, ils "profitent de la situation pour parler salaires, pour parler effectifs, pour parler organisation, ce qui est totalement hors-sujet aujourd'hui ". "Les sujets ne doivent pas être confondus. "

Les syndicats "profitent de la situation pour faire des demandes hors-sujet" (François Nogué, DRH de la SNCF)
François Nogué estime le coût de la grève à 120 millions d'euros, soit beaucoup plus que son président Guillaume Pépy. "Chaque jour qui passe, c'est des dizaines de millions d'euros supplémentaires ", précise-t-il.

Les syndicats ont réagi en fin d'après-midi accusant la direction d'avoir "joué la provocation en radicalisant " son attitude envers les grévistes. La CGT-cheminots et SUD-Rail ont appelé les cheminots à "faire grandir le rapport de force ". "Les revendications sont jugées hors-sujet, mais tout est lié ", se justifient les syndicats.

Grève reconduite mardi

Et le président de la SNCF en a profité pour dénoncer des blocages "qui n'ont rien à voir avec les droit de grève" . Et de citer : "Il y a eu des occupations d'aiguillage, des incendies volontaires, des trains bloqués à la sortie des dépôts" , résume-t-il.

Selon le pointage de la direction, réalisé ce lundi matin, la SNCF compte désormais 14,08% de grévistes. En recul de 3,5 points par rapport à vendredi. Et de 14 points par rapport au premier jour (27,64%).

A la mi-journée, la grève a été reconduite pour mardi.

Un peu plus d'un TGV sur deux devaient circuler lundi avec un service normal sur les lignes internationales, deux TGV sur trois sur l'axe Est, un sur deux sur les Nord et Atlantique et un sur trois sur l'axe Sud-Est et de province à province. Les liaisons Intercités et TER sont un peu plus touchées avec 40% du service assuré pour les premières et 50% pour les secondes. En Ile-de-France, quatre trains sur dix roulent.

Les prévisions pour mardi

Grandes lignes : 6 trains sur dix en moyenne.

Eurostar et Thalys : service normal2 TGV sur 3 sur l'axe Est6 TGV sur 10 sur les axes Nord et Atlantique4 TGV sur 10 sur l'axe Sud-Est et les relations Province-Province Intercités : 4 trains sur 10 en moyenne.

TER : 6 circulations sur 10 en moyenne.

Ile-de-France : 1 train sur 2 en moyenne.

 

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