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Procès de la "chemise arrachée" à Air France : "Allons-nous être jugés équitablement ?"

Le procès de la "chemise arrachée" s'ouvre mardi 27 septembre à Bobigny, près de Paris. Quinze salariés d'Air France comparaissent pour leur participation présumée aux incidents d'octobre 2015. Vincent Martinez, délégué licencié sur autorisation de la ministre du Travail, témoigne pour franceinfo.

Article rédigé par Guillaume Gaven, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le DRH d'Air France Xavier Broseta, torse nu, tente de franchir une clôture à Roissy-en-France, le 5 octobre 2015 (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Il se fait plutôt discret dans les médias. Mais Vincent Martinez a accepté de se confier à franceinfo. Les dernières heures avant son procès, il a voulu les passer en famille, loin de la région parisienne. L'ex-délégué CGT s'en doute : les deux jours d'audience, qui débutent mardi 27 septembre à Bobigny pour lui et quatorze autres salariés d'Air France, risquent d'être agités. Dix d'entre eux comparaissent pour "dégradations" et cinq pour "violences en réunion", accusés d'avoir molesté deux cadres dirigeants, le 5 octobre 2015 à Roissy.

Si l'image de la chemise arrachée du DRH a fait le tour du monde à l'automne dernier, l'histoire de Vincent Martinez n'en est pas loin : délégué du personnel, il a été mis à pied... puis réintégré par l'inspection du travail, qui a refusé son licenciement... puis finalement licencié sur autorisation de la ministre du Travail, Myriam El Khomri. "J'ai fait le yoyo pendant un an, témoigne-t-il aujourd'hui. J'ai récupéré mon travail pour le continuer pendant 7-8 mois. Pour ensuite me voir dire que je suis licencié. Ça n'a pas été facile à vivre".

Il y a toujours des pressions médiatiques, peut-être gouvernementales

Vincent Martinez

délégué du personnel Air France licencié

Vincent Martinez en est convaincu : son licenciement est politique. Son procès le sera-t-il aussi ? C'est la question du moment : "Allons-nous être jugés équitablement, sereinement ? On sait que ce dossier a été archi-médiatisé et surtout archi-politisé. On se demande si le président et ses assesseurs nous verront comme des voyous ou de simples citoyens."

Face aux juges, Vincent Martinez ne sera pas seul. La CGT appelle à une mobilisation festive devant le palais de justice de Bobigny contre ce qu'elle appelle la "criminalisation" du combat syndical. "Je reçois beaucoup de SMS et d'appels, acquiesce l'ex-délégué du personnel. C'est quelque chose qui a marqué. C'est pas tous les jours qu'on voit sortir un DRH torse nu. Le CCE et l'annonce des 2 900 suppressions de poste... Tout le monde était concerné ce jour-là. Il y a toujours une solidarité. Ça fait chaud au cœur de se sentir soutenu dans cette épreuve."

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