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Vidéo Force ouvrière appelle le gouvernement à ouvrir immédiatement les négociations avec les employeurs sur la prime transport

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Temps de lecture : 4min
Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
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Yves Veyrier, le secrétaire général de Force ouvrière, a réagi aux annonces du Premier ministre pour tenter de calmer la colère des "gilets jaunes". 

Les fédérations CGT et FO du secteur du transport routier ont appelé à la grève à partir de ce dimanche soir 22 heures pour défendre le pouvoir d'achat. Force ouvrière n'a pas été convaincu par les annonces d'Édouard Philippe. "J'appelle immédiatement le gouvernement à ouvrir les négociations avec les employeurs, en particulier, sur la prime transport", a déclaré sur franceinfo Yves Veyrier, le nouveau secrétaire général de Force ouvrière (FO).

franceinfo : Pourquoi appelez-vous à la grève ?

Yves Veyrier : Le combat, il est sur la question du pouvoir d'achat aujourd'hui. Pour les salariés et pour les syndicats c'est un combat syndical. On a dès le départ mis la question des salaires en tête. On aurait été écoutés à ce moment-là, la situation ne serait peut-être pas la même aujourd'hui. On a clairement identifié un appel d'air sur la question du salaire.

Cette crise sociale des "gilets jaunes" est-elle la preuve que le syndicalisme ne répond plus aux attentes des salariés ?

J'ai tendance à dire un peu l'inverse. Ce n'est plus nous que nous écoutons, nous on nous entend. Le 9 octobre, il y avait plusieurs centaines de milliers de salariés qui manifestaient, plus que samedi dernier dans le cadre des "gilets jaunes". Le mode d'expression n'est pas le même, mais les syndicats étaient présents. Nous n'appelons pas à manifester samedi à Paris. Nous restons sur le terrain syndical, j'appelle immédiatement le gouvernement à ouvrir les négociations avec les employeurs, en particulier, sur la prime transport.

Est-ce une convergence des luttes entre les "gilets jaunes" et les syndicats ?

Je ne sais pas, mais on voit bien qu'il y a un appel d'air qui a été créé à partir de la question du coût du transport et notamment de l'essence et du diesel, sur la question des taxes. On a demandé immédiatement un moratoire sur ces taxes pour que l'on puisse ouvrir des discussions et en particulier des négociations sur la question du pouvoir d'achat. A commencer par la généralisation de la prime transport pour toutes celles et ceux qui ne peuvent pas faire autrement que d'utiliser leur voiture pour aller au travail. On a une réponse sur le moratoire, maintenant il nous faut une réponse sur la question des salaires. La prime transport, la question du smic. Il y a deux leviers pour le gouvernement pour agir, le smic et le point d'indice dans la fonction publique. Il faut qu'il agisse là-dessus, la réponse sur le smic ne nous satisfait pas. On est demandeur de négociations dans les conventions collectives, dans les branches, pour relever les minimas salariaux.

Quel est le montant que vous souhaitez pour le smic ?

Force ouvrière demande à ce que l'on porte le smic à 80% du salaire médian. Le salaire médian est à 1 700 euros net, ça le porterait à 1 400 euros, soit entre 200 et 300 euros d'augmentation.

En quoi cet appel à la grève diffère du mouvement des gilets jaunes ?

L'appel à la grève transport porte sur un point particulier qui est la question de la sécurisation des taux de majoration des heures supplémentaires dans le secteur du transport. Ils sont de 50% et 25% et ils pourraient être remis en cause au niveau de la négociation d'entreprise. Le Conseil d'Etat vient d'annuler un décret et le syndicat FO demande à ce que l'on sécurise cela. J'ai l'impression qu'il y a une mésentente entre ce que le gouvernement assure qu'il va sécuriser et ce que le syndicat estime. Il faut donc régler ça rapidement et s'assurer que les taux de majoration seront verrouillés au niveau de la branche à 50% et 25% et que les entreprises ne pourront pas y déroger. Il y a donc un lien au niveau de la question des salaires.

Le Medef affirme qu'il n'est pas possible d'augmenter les salaires. Qu'en pensez-vous ?

J'ai dit qu'il fallait une bonne fois pour toute considérer que les salaires et les augmentations de salaire n'étaient ennemi ni du climat, ni de l'économie. Pour les salariés, réinjecter du pouvoir d'achat, augmenter les salaires, permet à la demande intérieure d'être un moteur de croissance et donc de production. La question des salaires doit être posée autrement que comme systématiquement l'ennemi de l'économie ou du climat.

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