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"Tout était distribué, comme des souvenirs", plaide l'avocat du couple soupçonné d'avoir volé des objets du Fouquet's

Le couple d'Indre-et-Loire, jugé en comparution immédiate, est sorti libre pour nullité de procédure, samedi.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le Fouquet's sur les Champs-Elysées, le samedi 16 mars 2019. (THOMAS SAMSON / AFP)

Me Arié Alimi, l'avocat du couple soupçonné d'avoir volé des objets au Fouquet's le 16 mars, estime dimanche 24 mars sur franceinfo que le procureur de Paris veut "aller trop vite" pour "donner une réponse politique, là où il faudrait un apaisement judiciaire". Deux de ses clients, un couple d'Indre-et-Loire, sont ressortis libres après leur comparution immédiate samedi 23 mars, pour nullité de procédure. Le Fouquet's avait été saccagé puis incendié il y a une semaine, lors de la mobilisation du 16 mars marquée par une flambée de violence.

"Des moyens équivalents à la traque d'Al Capone"

Me Arié Alimi dénonce "des moyens colossaux", "équivalent à la traque d'Al Capone", pour retrouver ses clients. Ils avaient "simplement récupéré quatre fourchettes et un tabouret avec autorisation du responsable de la sécurité du Fouquet's", plaide-t-il. Selon l'avocat, "tout était distribué aux passants, comme des souvenirs. Les 'gilets jaunes' qui arrivaient sur Paris et en repartaient prenaient des souvenirs". Me Arié Alimi assure qu'il a des vidéos et des témoignages qui l'attestent. "Dans un moment comme ça, où tout est dégradé, le responsable de la sécurité a dû se dire, perdu pour perdu, autant distribuer."

J'ai dit que ce petite couple charmant n’avait rien fait. Qu'on leur avait remis les fourchettes et le tabouret. Ils les avaient demandés. Il n’y avait aucun vol.

Me Arié Alimi

à franceinfo

Arié Alimi dénonce l'attitude des procureurs lors de la comparution immédiate du couple devant le tribunal de Paris. "Ils ont quand même tenté de poursuivre mon client en pleine crise de narcolepsie", assure-t-il. Son client, un homme de 46 ans, "avait un traitement obligatoire à prendre". "Ce traitement a été perdu. Ils ont quand même tenté de le poursuivre en comparution immédiate". Un épisode "révélateur", selon l'avocat, de ce qui se passe au dépôt de Paris. "Les droits des personnes qui sont jugées ne sont pas respectées", estime Arié Alimi selon qui "on peut atteindre des situations d'une inhumanité absolue".

L'avocat Arié Alimi accuse le procureur de la République de Paris de "retenir" les enquêtes pour violences policières confiées à l'IGPN. Pour ce spécialiste des droits de l'homme qui défend plusieurs "gilets jaunes", le procureur Rémy Heitz – nommé le 8 novembre dernier par Emmanuel Macron – fait preuve d'une "servilité politique qu'on n'a jamais vu jusqu'à maintenant" et "qui empêche la révélation de ce qui s'est passé dans la rue". Depuis le début de la crise des "gilets jaunes", 180 enquêtes pour violences policières ont été confiées à la police des polices.

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