Perpignan : un an de prison ferme pour un "gilet jaune" après une manifestation
Les faits remontent à mardi. L'homme de 28 ans envisage de faire appel.
Au cours d'une audience chaotique, le tribunal correctionnel de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, a condamné vendredi 14 décembre un "gilet jaune", âgé de 28 ans, à un an de prison ferme pour "participation armée à une manifestation" et "rébellion", rapporte France Bleu Roussillon. Les faits remontent au mardi 11 décembre, lors d'une manifestation au péage sud de Perpignan. Une condamnation qui intervient alors qu'un acte 5 de la mobilisation devrait avoir lieu samedi.
Ce soir du 11 décembre, la situation est tendue. Les pompiers interviennent pour éteindre des incendies, mais ils sont pris pour cible par des individus, dont certains sont cagoulés. Les gendarmes sont appelés en renfort pour sécuriser les lieux. Des policiers sont également mis à contribution.
Les forces de l'ordre prises à partie dès leur arrivée
Selon leurs témoignages, rapportés au cours de l'audience, les forces de l'ordre sont prises à partie dès leur arrivée par un groupe d'une vingtaine de personnes, qui jettent des projectiles sur l'autoroute depuis un pont la surplombant. Ils décident d'intervenir et immédiatement, le groupe se disperse.
Le récit des deux policiers se poursuit : ils croisent à ce moment-là l'un des manifestants, un sac à la main, qu'il abandonne aussitôt avant de prendre la fuite. Les policiers se lancent à sa poursuite, le rattrapent, mais là l'individu se débat et les trois hommes partent en roulé-boulé sur une pente de dix mètres : un des deux agents est blessé au genou durant la chute.
Le manifestant se décrit comme pacifiste
Le manifestant prend la fuite, mais, pointé par la lampe d'un troisième policier, il est rattrapé et interpellé. Il s'agit d'un habitant de Thuir, âgé de 28 ans. À la barre du tribunal, le suspect se défend et parle d'une confusion de la part des policiers. Pour lui, il y a erreur sur la personne : oui il était bien parmi le groupe de manifestants sur le pont mais il était "venu pour tenter de les calmer" et se décrit comme "pacifiste".
Selon lui, l'homme que les policiers ont vu avec le cabas, l'homme qu'ils ont poursuivi et qui s'est débattu a réussi à s'échapper et, dans la "confusion" plaidée par son avocat, c'est lui qui a été injustement interpellé. Depuis son interpellation, les "gilets jaunes" défendent le manifestant et sa version des faits, le décrivant comme "actif" sur les ronds-points mais "pacifique". Plusieurs d'entre eux étaient d'ailleurs présents à l'audience.
Il envisage de faire appel
Quand l'audience reprend, c'est pour pointer du doigt l'accusé et sa version, qui n'est soutenue par aucun fait et démentie par trois agents de la paix, des officiers assermentés. Le procureur requiert huit mois de prison ferme. Les magistrats iront plus loin et prononcent une peine d'un an de prison ferme. L'homme condamné envisage de faire appel et de réclamer une analyse scientifique du sac cabas pour prouver son innocence.
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