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"On reste manifester dans notre ville, nous n’avons jamais cassé" : ces "gilets jaunes" qui ne veulent pas manifester à Paris

Certains "gilets jaunes" ont décidé de ne pas se rendre à Paris samedi pour manifester mais préfèrent rester chez eux, là où ils se mobilisent au quotidien.

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des "gilets jaunes" mobilisés à Amiens, dans la Somme le 23 novembre 2018 (photo d'illustration). (DOMINIQUE TOUCHART / MAXPPP)

Un dispositif de sécurité exceptionnel est mis en place samedi 8 décembre pour "l'acte IV" de la mobilisation des "gilets jaunes", avec 89 000 policiers et gendarmes mobilisés, dont 8 000 à Paris. 

>> Suivez en direct "l'acte IV" de la mobilisation des "gilets jaunes" samedi à Paris et dans les grandes villes 

Beaucoup en région ont fait le choix de ne pas venir dans la capitale et de manifester localement, comme à Albert, dans la Somme, où une quarantaine de "gilets jaunes" se relayent tous les jours depuis trois semaines sur un rond-point à l'entrée de la commune. "On voit qu’on nous soutient malgré la pluie, donc on tient, on tient. On ne lâchera pas", affirme Laurence, alors que des chauffeurs routiers klaxonnent en passant à proximité du rond-point. Laurence ne va pas à Paris manifester aujourd'hui. "On reste ici, pour manifester dans notre ville. Nous n’avons jamais cassé, on parle au gens", assure-t-elle.

On arrête toujours les voitures deux minutes pour parler, on ne les bloque pas mais on leur explique pourquoi on est là, c’est pour eux aussi.

Laurence, "gilet jaune"

à franceinfo

Les "gilets jaunes" d’Albert discutent avec les automobilistes, tractent, échangent pour rallier à leur cause. "On ne lâchera pas de toute façon tant que le Smic n’est pas au moins à 1 800 euros !", prévient un des manifestants. Son collègue est sceptique : "Jamais de la vie, c’est beaucoup trop 1 800 euros ! 1 600 c’est bien", estime-t-il. "Oui mais il faut demander au moins 1 800 pour avoir 1 500", lui rétorque le premier. Et d'expliquer les raisons de sa revendication : "Nous en province on a besoin de beaucoup plus de choses qu’en ville, on n’a pas les transports en commun, on n’a plus les petites gares, on n’a plus de services publics, on a plus rien."

Pour que le mouvement s’arrête totalement il va falloir plus que des promesses, plus que la simple suppression d’une taxe, il y a beaucoup de choses à revoir.

Un "gilet jaune" dans la Somme

à franceinfo

Des "gilets jaunes" qui affirment qu'ils sont prêts à s’installer dans la durée : "Même si on doit faire Noël ici, on fera Noël ici. On ne lâchera rien."

Le reportage de Sandrine Etoa-Andegue

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