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Marche arrière de Vinci : "On a réussi à les faire reculer mais il ne faudrait pas oublier les augmentations prévues pour le 1er février"

Pierre Chasseray de "40 millions d’automobilistes", dénonce le "manque de compréhension et d’humilité des sociétés d’autoroutes" après que Vinci a tenté de faire payer les automobilistes passés gratuitement aux péages en marge des "gilets jaunes".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes, le 5 décembre 2013 à Paris. (YANN FOREIX / MAXPPP)

"C’était imprudent de faire une telle annonce dans un contexte aussi tendu que celui qu’on vit actuellement", a réagi mardi 18 décembre sur franceinfo Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes, après la marche-arrière de Vinci Autoroutes qui a renoncé à faire payer les automobilistes passés sans payer, lors des opérations "péage gratuit" des "gilets jaunes". Pierre Chasseray a dénoncé un "manque de compréhension et d’humilité des sociétés d’autoroutes". Il a aussi qualifié le discours de Vinci de "totalement délirant".

franceinfo : Vinci Autoroutes fait marche arrière, est-ce un soulagement ?

Pierre Chasseray : On a passé notre journée à mettre la pression et au moins ça a marché et tant mieux. Mais, c’était quelque chose de totalement délirant, dans un contexte comme celui-là, à quelques jours de Noël, il aurait fallu être fou pour mettre en place un système comme ça. On a réussi à faire reculer les sociétés d’autoroutes, c’est bien, mais il ne faudrait pas oublier l’épée de Damoclès que les automobilistes ont au-dessus de leur tête, les augmentations prévues pour le 1er février. Contractuellement les sociétés d’autoroutes en ont le droit et projettent d’augmenter de manière très forte les tarifs autoroutiers au 1er février.

Vinci dit dans un communiqué que la procédure a été mal comprise. Entendez-vous cet argument ?

Je me demande si on vit dans le même monde. Le mouvement des "gilets jaunes" visait clairement les sociétés d’autoroutes. Vinci a fait cette annonce à six jours de Noël pour se rendre compte que cela a ajouté de l’huile sur le feu et a réveillé un mouvement. C’était imprudent de faire une telle annonce dans un contexte aussi tendu que celui qu’on vit actuellement.

Est-ce-que vous estimez que la violence paye, après l’incendie du péage de Bandol ?

Ce n’est pas la violence qui a payé. Les sociétés d’autoroutes ont des assurances qui leur permettent de couvrir cela. C’est la prise de conscience que leur discours était à côté de la plaque. Ce n’était pas le bon moment. Elles devraient gagner en humilité. Cette sortie-là est très mal venue. 40 millions d’automobilistes dénonce ce manque de compréhension et d’humilité des sociétés d’autoroutes et ce discours qui fait jaunir les gilets à nouveau.

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