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Manifestations des "gilets jaunes" et de la CGT : "L'heure est plutôt aux additions"

La CGT a appelé à une manifestation interprofessionnelle samedi à Paris pour réclamer une augmentation du smic et des minima sociaux. Des membres du syndicat souhaitent que les "gilets jaunes" s'y joignent.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Mobilisation devant le dépôt de la raffinerie La Mède (Bouches-du-Rhône), le 22 novembre 2018. (BORIS HORVAT / AFP)

Les "gilets jaunes" organisent de nouvelles manifestations samedi 1er décembre, notamment à Paris. La CGT appelle, de son côté, à défiler dans la capitale entre la place de la République et les locaux de l'Unedic, l'assurance-chômage, près de la gare de Lyon. Après avoir exclu au début tout rapprochement avec le mouvement des "gilets jaunes", la CGT semble aujourd'hui sur une position beaucoup plus conciliante au nom de la "convergence des luttes".

Une certaine sympathie envers le mouvement

"Les syndicats ne peuvent pas laisser passer ça", confie discrètement un cadre syndical, d'une autre organisation que la CGT. En tout cas, après une première réaction de méfiance envers les "gilets jaunes", l'heure semble désormais à l'expression d'une certaine sympathie envers le mouvement, ce qu'admet Denis Gravouil, de la fédération CGT du spectacle : "Clairement, ça bouscule la CGT de voir un mouvement qui n'est pas parti de nous. Ce n'est pas grave si ça aboutit à ce qu'on obtienne des solutions à ce qu'on réclame depuis longtemps."

Pas question pour autant d'enfiler un gilet jaune et d'être accusé de tentative de récupération. Tennessee Garcia, du comité CGT des privés d'emploi et précaires, imagine plutôt un large front social pour le pouvoir d'achat, capable de peser sur le gouvernement : "Il y a une colère dans ce pays qui s'entend évidemment sur les ronds-points, mais aussi dans les entreprises et devant les agences de Pôle emploi. La CGT la partage et travaille à ce que cette colère s'organise."

Gilets jaunes et drapeaux rouges

Mais face au rejet des structures traditionnelles, partis politiques comme syndicats, exprimé par de nombreux "gilets jaunes", d'autres au sein de la CGT vont plus loin dans la recherche de "convergences". C'est le cas de la fédération infocom, qui regroupe les salariés du secteur de la communication. Elle diffuse sur internet le visuel d'une poignée de main, une main rouge et une autre jaune et certains de ses militants iront sans doute sur les Champs-Élysées, explique son responsable Romain Altmann : "Ce qu'on a préconisé, c'est de participer à la manifestation de la CGT et d'inviter, pour ceux qui le souhaitent, à la mobilisation des "gilets jaunes", mais en y allant avec notre propre identité."

Pour nous, l'heure est plutôt aux additions qu'aux soustractions.

Romain Altmann

à franceinfo

En dehors du cas particulier de Paris et des Champs-Élysées, gilets jaunes et rouges pourraient se côtoyer au sein des mêmes cortèges et ont même parfois lancé des appels communs à manifester, explique Denis Gravouil : "Au niveau national, non, mais dans beaucoup de départements, il y a énormément de contacts sur les ronds-points avec des "gilets jaunes" et donc il y a beaucoup de discussions." Le flirt ira-t-il plus loin ? La CGT reste quand même visiblement prudente sur les suites de la mobilisation des "gilets jaunes".

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