Les mesures d'urgence à l'Assemblée au pas de course : "Ce n’est pas sérieux, il faut du temps pour faire des textes de lois qui tiennent la route"
Les députés doivent examiner jeudi les mesures promises par Emmanuel Macron face à la crise des "gilets jaunes". Un contre-la-montre pour lancer une application rapide peu apprécié par certains parlementaires.
Voter des mesures d'urgence dans l'urgence peut paraître logique, mais cela permet-il de faire une loi dans de bonnes conditions ? Les conditions sont "épouvantable, comme d’habitude", se plaint le centriste Charles de Courson, le vice-président de la commission des Finances, où le texte est arrivé mercredi 19 décembre après-midi. "Nous avons eu deux heures et demie pour déposer des amendements. Ce n’est pas sérieux. Et après, on s’étonne qu’il y ait des tas de problèmes, que les textes soient mal faits. Il faut un peu de temps pour faire des textes de lois qui tiennent la route", plaide-t-il.
Il n'est pas le seul à se plaindre de ces délais ultra serrés. Mais c'est devenu une habitude à en croire le député La France insoumise (LFI), Éric Coquerel.
C’est le macronisme. Il considère qu’il claque des doigts et que l’Assemblée nationale doit simplement valider ce qu’ils ont décidé en haut lieu.
Éric Coquerel, député LFIà franceinfo
"Ça ne marche pas comme ça une Assemblée nationale, enrage Éric Coquerel, et c’est aussi pour ça qu’ils se mettent les pieds dans le tapis."
Le député La République en marche (LREM) Olivier Véran reconnaît lui-même qu'il faut aller très vite. Il faut dire qu'en tant que rapporteur de ce projet de loi, il est le sprinteur en chef de la majorité. "Je crois que c’est arrivé deux fois dans la Ve [République], c’était pour le choc pétrolier et pour l’état d’urgence, d’avoir des délais si courts", indique-t-il.
Ça montre bien l’enjeu, répondre à la commande du président de la République, une commande adoubée par les Français et pour laquelle, j’espère, on aura un accord majoritaire très large.
Olivier Véran, LREMà franceinfo
L'enjeu est double : que les mesures puissent s'appliquer dès janvier et que les députés n'aient pas à revenir à l'Assemblée nationale pendant les fêtes.
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