Grand débat national : "Ce n'est pas un grand débat mais un grand blabla", estime Manuel Bompard, de la France insoumise
"En démocratie, en dernier ressort, le peuple doit trancher", rappelle Manuel Bompard à la veille du lancement du grand débat national et au lendemain de la publication de la lettre aux Français d'Emmanuel Macron.
Manuel Bompard, directeur des campagnes de La France insoumise, a estimé lundi 14 janvier sur franceinfo que le grand débat national, qui doit débuter mardi, "n'est pas un grand débat mais un grand blabla". En référence à la série de questions posées par le président de la République dans sa lettre, Manuel Bompard a estimé qu'"il faut désormais des réponses et pas seulement des questions. C'est ce que les gens attendent."
franceinfo : Avez-vous été convaincu par la lettre aux Français envoyée par Emmanuel Macron ?
Manuel Bompard : Je n'ai pas été convaincu. Ce qui arrive n'est pas un grand débat mais un grand blabla. Le président de la République nous invite à parler mais à la fin, c'est lui qui décide seul. Ce débat ne sera pas en mesure de répondre à la situation que nous connaissons aujourd'hui avec un mouvement qui s'est encore amplifié ce week-end. Il faut désormais des réponses et pas seulement des questions. C'est ce que les gens attendent.
Le président indique dans sa lettre aux Français qu'il n'y aura "pas de questions interdites" dans le grand débat national. Lui faites-vous confiance ?
On voit qu'un certain nombre de solutions sont écartées. Par exemple, il n'est pas question de revenir sur l'abolition de l'ISF. Le président nous pose donc des questions mais il ne nous précise pas la manière avec laquelle les désaccords pourront être tranchés. Je crains que le président fasse son choix à la fin, comme il le souhaite, et que les préoccupations qui s'expriment ne soit pas traduites par des décisions politiques.
Comment faire pour sortir de la crise, selon vous ?
Le divorce entre les citoyens et la politique est tel que des mesures cosmétiques ne suffiront pas. Il faut réformer profondément nos institutions, il faut une 6e République, une constituante. Cela permettrait aux citoyens de se sentir mieux représentés. (...) Le président de la République pourrait décider de dissoudre et de revenir devant les électeurs. Avec ce grand débat national, on a l'impression que l'on met beaucoup de sujets sur la table. C'est une sorte de débat électoral mais qui ne se termine pas par un vote ou une élection. Or, en démocratie, en dernier ressort, le peuple doit trancher.
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