"Gilets jaunes": le nouveau patron de FO n'appelle pas à manifester samedi à Paris, mais demande des "augmentations des salaires"
Yves Veyrier a déclaré vendredi sur franceinfo qu'il se dit "preneur d’une négociation" avec le gouvernement "qui permette d’aboutir sur des augmentations de salaires et la prise en compte de ce coût du transport".
Le nouveau patron de FO, Yves Veyrier, a indiqué vendredi 23 novembre sur franceinfo qu'il n'appelle pas à manifester samedi à Paris dans le cadre du mouvement des "gilets jaunes". En revanche, le nouveau et discret secrétaire général de Force ouvrière, élu jeudi, a dit être "preneur d’une négociation" avec le gouvernement "qui permette d’aboutir sur des augmentations de salaires et la prise en compte de ce coût du transport". Âgé de 60 ans, Yves Veyrier aura notamment pour mission de remobiliser les troupes syndicales de FO après la démission de l’ex-numéro un Pascal Pavageau, liée au fichage de cadres. "En un mois, on a réglé cette question et on en est assez fiers", a assuré Yves Veyrier. "Sur cette question de fichage, on avait déjà mis en œuvre tout ce qui devait être légal vis-à-vis de la CNIL et ce qui était illégal est en cours d’expurgation", a-t-il affirmé.
franceinfo : La section transport de FO appelle à manifester à Paris samedi avec les "gilets jaunes", pas le syndicat FO, pourquoi ?
Yves Veyrier : Il y a une expression de colère qui touche les salariés qui se saisissent de ce mouvement "gilets jaunes", qui sur le plan de la "com" est une réussite et qui manifeste un problème de pouvoir d’achat et des salaires. Force ouvrière c’est le syndicat de la feuille de paye depuis longtemps, donc ce n’est pas surprenant que les camarades veulent se saisir d’une possibilité d’exprimer leurs revendications en matière d’augmentation des salaires, avec la hausse du coût de l’essence, du diesel et en particulier dans les départements ruraux où on ne dispose pas de transports en commun. Mais on ne manifestera pas avec les "'gilets jaunes' parce que nous, nous portons les couleurs de FO, et les couleurs de FO, ce n’est pas le jaune parce que sur le plan syndical, le jaune n’a jamais eu bonne audience".
Y a-t-il une défiance des gilets jaunes vis-à-vis des syndicats ?
Je ne sais pas s’il y a défiance. Mais dans les entreprises, nous avons régulièrement, en matière de salaires, des négociations, ou des actions de grève pour obtenir des augmentations de salaires. C’est au quotidien ça. [Ce mouvement] exprime quelque chose dont il faut tenir compte et qu'on ne peut pas ne pas prendre en considération.
Faut-il que le gouvernement réunisse les partenaires sociaux, comme le demande Laurent Berger, patron de la CFDT ?
Il y a une question de salaires donc le gouvernement, les pouvoirs publics, les employeurs et les syndicats sont les mieux placées pour traiter de la question des salaires et nous, on est preneurs d’une négociation qui permette d’aboutir sur des augmentations de salaires et la prise en compte de ce coût du transport. On résout les questions qui concernent les salariés au quotidien. Donc on va continuer de revendiquer pour augmenter les salaires, ça c’est clair.
Quelle sera la ligne de FO avec vous en tant que secrétaire général ?
La ligne de FO c’est celle qui a été décidée par les syndicats qui envoient leurs délégués au congrès. Ce congrès a eu lieu au mois d’avril 2018. Ceux qui élisent le ou la secrétaire général ce sont les responsables des unions départementales et des fédérations nationales. Ce n’est pas la même instance, donc la ligne [ne changera pas], c’est celle du congrès et du syndicat et cette ligne me va et à tous les militants de Force ouvrière.
Y aura-t-il des sanctions internes contre Pascal Pavageau, dans cette affaire de fichage de certains cadres du syndicat ?
Les sanctions ont été prises très vite. Le secrétaire général qui venait d’être élu a dû démissionner et entre temps, on a réélu un secrétaire général. En un mois, on a réglé cette question et on en est assez fiers. Sur cette question de fichage, on avait déjà mis en œuvre tout ce qui devait être légal vis-à-vis de la CNIL et ce qui était illégal est en cours d’expurgation.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.