"Gilets jaunes" : comment se prépare le grand débat national ?
Cette grande consultation née de la crise des "gilets jaunes" doit se tenir dans toute la France de la mi-janvier à la mi-mars 2019.
C'est l'une des réponses d'Emmanuel Macron à la crise des "gilets jaunes". Un grand débat national doit se tenir à partir de la mi-janvier partout en France. "Le calendrier, c'est d'arriver autour de la mi-mars avec la fin d'un grand débat qui nous permette d'ici la fin du mois de mars ou la mi-avril de prendre des décisions très concrètes", avait expliqué en décembre le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Franceinfo fait le point sur les préparatifs de cette concertation, prévue entre début janvier et début mars 2019.
Une lettre du président diffusée mi-janvier
C'était une des annonces d'Emmanuel Macron lors de ses vœux pour l'année 2019. Le président de la République a promis qu'il écrirait une lettre "aux Français", qui sera diffusée "mi-janvier". "Le rôle de cette lettre sera de cadrer les thèmes du débat et d'en préciser les attentes", a indiqué l'Elysée, mercredi 2 janvier.
Des aides pour organiser des rencontres
"Si une association, un syndicat, un maire de village ou encore un comité de quartier veut porter un débat sur son territoire, on mettra à disposition un kit de méthodologie pour donner des conseils sur l'animation", expliquait en décembre Chantal Jouanno au Parisien. L'ancienne ministre préside désormais la Commission nationale du débat public (CNDP) et a été mandatée par Edouard Philippe pour organiser la concertation.
Pour accueillir les échanges et recueillir revendications et propositions, des stands fournis par la CNDP pourront également être déployés, par exemple sur les marchés. Les kits de méthodologie sont en cours de conception et ceux-ci ne seront disponibles qu'à "la mi-janvier", selon la Commission nationale du débat public, contactée par franceinfo.
"Nous n'avons pas de détail sur leur contenu,", a révélé à franceinfo Vanik Berberian, le président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), qui a rencontré Chantal Jouanno fin décembre.
Des débats sur internet et partout en France
"Chacun peut organiser un débat que ce soit à l’échelle du quartier, du village ou de la région", détaille le gouvernement, sur la rubrique de son site consacrée au grand débat national. Mais pour le moment, aucune date ni aucun lieu n'ont été communiqué. La plateforme numérique dédiée, qui doit enregistrer les demandes, mais également organiser des débats en ligne, est également en cours de conception, indique la CNDP à franceinfo.
Pour que les discussions se déroulent "en toute neutralité", explique Chantal Jouanno, et assurer la légalité de la procédure dans les territoires, la CNDP a prévu 250 "garants" qui pourront se déployer partout en France. "Les maires sont prêts à mettre à disposition des salles pour que ça marche. Mais pour le moment, on attend", précise Vanik Berberian.
Des réunions avec des citoyens "tirés au sort"
L'idée a été évoquée par Edouard Philippe lors d'un déplacement en Haute-Vienne le 21 décembre. Des "conférences" devraient réunir une centaine de citoyens tirés au sort dans chaque région. Ils seront amenés à donner leur avis sur les doléances remontant d'un peu partout en France. "L'idée, c'est de faire en sorte que les Français qui ne sont pas forcément les plus impliqués dans la vie et le débat publics puissent donner leur avis sur le débat et sur les propositions", avait plaidé le Premier ministre. Les conclusions de ces débats et de ces conférences seront synthétisées et transmises ensuite au gouvernement.
Des cahiers de doléances toujours ouverts
Ouverts au plus fort de la crise des "gilets jaunes", les cahiers de doléances sont toujours disponibles dans certaines mairies. L’Association des maires ruraux de France, qui représentent les édiles des communes de moins de 3 500 habitants, publiera une synthèse de ces doléances mi-janvier. "Le pouvoir d'achat", "la justice sociale" et le "sentiment d'abandon en matière de services publics" sont les doléances les plus récurrentes, selon l'AMRF.
Depuis début décembre, "entre 3 000 et 5 000 communes" de moins de 3 500 habitants ont ouvert leur portes aux requêtes de leurs administrés, selon Vanik Berberian, qui précise que les messages continuent d'affluer : "Nous avons déjà recueilli plusieurs milliers de contributions, cela va de lettres adressées au président à de simples remarques personnelles. Nous allons les synthétiser avant de les remettre au gouvernement." Par ailleurs, l'association a lancé une plateforme en ligne pour recueillir d'autres témoignages.
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